REALITE VIRTUELLE : les simulateurs de Mimbus facilitent l’apprentissage professionnel de la soudure, peinture, travail du bois, conduite d’engins routiers…

 

Réalité virtuelle :  Son employeur, CS souhaitant céder un produit dédié à la formation professionnelle, Laurent Da Dalto a saisi cette opportunité pour créer en 2011 son entreprise en charge de la distribution de l’outil Wave NG, une plateforme facilitant l’apprentissage du soudage. « Via la réalité virtuelle, l’apprenant se familiarise de manière ludo-éducative avec le métier, intégrant tous  les gestes de base et les différentes techniques d’assemblage » explique le dirigeant de  Mimbus, lui-même titulaire d’un doctorat en images de synthèse (1).

Elaboré par la filiale Diginext,  cet outil de simulation a séduit de nombreuses entreprises et organismes de formation à travers le monde. 450 clients, des industriels, des écoles et centres de formation…l’ont déjà adopté. Oscillant entre 5000 et 45 000 €, cet équipement a vraiment trouvé sa place sur le marché car il génère un gain de temps et de matière tout en séduisant les jeunes avec une image plus technologique du soudage. Les professionnels se servent de cette machine pour évaluer les habiletés, sélectionner des candidats voulant être soudeurs. Les enseignants s’appuient sur cet outil pour multiplier les exercices, perfectionner le maniement, suivre les performances de chaque élève, alternant savamment le recours à  WaveNG avec les exercices en situation réelle de travail.

Afin d’adresser d’autres métiers, la PME toulousaine a enrichi son catalogue en nouant des partenariats stratégiques avec d’autres acteurs de la réalité virtuelle.  C’est le cas avec la société VRCIM implantée aux USA, qui a mis au point SimPray, un simulateur de formation à la peinture industrielle. 250 exemplaires ont été vendus, parmi les acheteurs figurent des constructeurs aéronautiques, automobiles (Fiat, Peugeot…), des établissements de formation…Avec ce poste virtuel, on réduit par 5 le temps de pratique en cabine tout en réduisant les consommables et les émissions de COV. Les élèves apprennent les paramètres à maîtriser avant de passer à l’action sur une portière de voiture,  une pièce aéronautique ou tout autre élément à recouvrir ! Mimbus commercialise ce support de formation (lancé en 2011) dans tous les continenjts à l’exception de l’Amérique du Nord territoire réservé à son partenaire américain. Avec ce dernier, a également été développé SimBuild, un serious game consacré à l’apprentissage de la charpente et de l’ossature bois. Sorti en 2013, ce logiciel installable sur tout PC, permet de tester les aptitudes et prérequis (calcul, résolution de problèmes d’assemblage, compréhension d’un plan, découpe sans gâchis…) afin de valider un choix de métier ou de passer à l’action sur un chantier. L’objectif est d’étendre SimBuild à d’autres corps de métiers comme la maçonnerie, l’électricité, la plomberie…

Autre application, Acreos, un produit réalisé par un partenaire basé à Metz. Mimbus intervient dans la distribution France et le déploiement international de ce simulateur dédié à la conduite d’engins de chantier, de chariots élévateurs, de grues fixes et mobiles…

« Nous avons plusieurs projets de recherche en cours, notre objectif étant de monter en puissance commerciale pour autofinancer la R&D » souligne Laurent Da Dalto en détaillant les sujets à étude. En collaboration avec deux centres  Afpa (Chartres et Bordeaux) a été conçu le simulateur Bambou pour s’initier à la menuiserie et à la découpe du bois. En phase de test, cette plateforme est d’un très grand réalisme ; muni de lunettes, l’apprenant perçoit la planche en relief, a le retour de sensation lorsqu’il la tranche…

Développé avec la Fédération des industries du bois d’Aquitaine, un autre équipement de simulation est en cours de finalisation. Baptisée Sivirt, cette unité (composée entre autres d’un joystick, d’un écran, de pédales…) est destinée aux futurs opérateurs scierie qui piloteront en simulation les grandes machines de découpe bois. Un entraînement qui permet de mesurer et améliorer la réactivité, la psychomotricité…tout en acquérant les principes de base.

Par ailleurs, Mimbus s’est attelé à la conception de l’atelier de formation du futur. L’occasion d’imaginer de nouveaux  supports correspondant aux évolutions métiers et attentes des industriels.

Avec un chiffre d’affaires qui a doublé en 2014 pour atteindre un million d’euros, cet acteur toulousain qui emploie 7 personnes, réalise 90% de son activité à l’international. Un réseau d’une trentaine de revendeurs assure la diffusion de la gamme de simulateurs. « Les formateurs sont étroitement associés à la définition des outils car ils ont les bonnes approches pédagogiques et métiers » insiste le dirigeant de la PME. Si rien ne remplace l’expérience terrain, les modules de simulation contribuent à réduire le cycle d’apprentissage tout en facilitant l’assimilation des fondamentaux et le suivi des progrès de chaque élève. Une manière pour les enseignants de transmettre de manière ludique leurs connaissances et savoir-faire.

Diffusé le 1-12-2014
Emma Bao

(1) : Laurent Da Dalto a travaillé de 1998 à 2011  chez CS dans le domaine de la réalité virtuelle, avant de fonder Mimbus.

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