Renault reprend les sites d'Intel à Toulouse et Sophia-Antipolis
Le Groupe Renault va reprendre les activités de R&D françaises d’Intel, 400 personnes au total, portant sur les logiciels embarqués, implantées sur les sites de Toulouse et Sophia-Antipolis.
Renault revient investir à Toulouse plus de 30 ans après avoir créé au Mirail une usine dédiée à l’électronique automobile aujourd’hui au sein du groupe Continental.
Renault veut renforcer le développement de la nouvelle génération de logiciels embarqués dans ses véhicules autonomes.« Ce projet d'acquisition s’inscrit pleinement dans la stratégie du Groupe Renault qui vise à offrir de nouveaux services connectés et à améliorer l’expérience de ses clients. Les salariés d’Intel qui rejoindront Renault ont des compétences et des profils très qualifiés dans un domaine technique et concurrentiel, où l’Alliance est un des leaders mondiaux. Le Groupe Renault continue ainsi de soutenir l’innovation et le développement économique en France », a déclaré Carlos Ghosn, Président-directeur général de Renault.Certaines équipes disposent d’ailleurs déjà de compétences appliquées au secteur de l’industrie automobile dans le domaine d’application du Multimédia et de la connectivité.
Cette acquisition s’effectuera à travers l’achat par le Groupe Renault d’une société nouvellement créée par Intel dans laquelle seront transférées les activités de R&D portant sur les logiciels embarqués, exercées sur les sites de Toulouse et Sophia Antipolis en France. Cette société sera rattachée à la Direction Engineering des Systèmes Alliance du Groupe Renault.
Ce projet d’acquisition, qui devrait être finalisé d’ici la fin du deuxième trimestre 2017, affirme la stratégie du Groupe Renault quant au développement des véhicules connectés et autonomes.
La valeur du contenu électronique et logiciel dans les véhicules est est en augmentation constante : jusqu'à 35 % en 2015, et potentiellement 50 % en 2020 selon certaines analyses. D’ici 2020, Renault proposera un système d’assistance à la conduite avancé (permettant de maintenir le véhicule sur sa voie – dit « single-lane control »), utilisable sur autoroute en toutes conditions de trafic. Le conducteur devra toujours conserver les yeux sur la route et les mains sur le volant, restant totalement responsable de toutes les phases de conduite. Après 2020, le système évoluera vers le mode « eyes off / hands off », permettant au conducteur de ne pas avoir les mains sur le volant et de ne pas regarder la route dans certaines conditions (embouteillage, vitesse limitée) et sur des voies bien définies type autoroutes ou quatre-voies sécurisées.
Logiciel embarqué : une spécialité toulousaine issue de l’aéronautique
Le constructeur vient chercher cette fois les compétences en logiciel embarqué toulousaine. Intels, le premier fabricant de puces électroniques avait récupéré il y a cinq ans les équipes de l’ex-Motorola Mobility à Basso Cambo spécialisées sur les logiciels des mobiles. La force de frappe toulousaine dans ce domaine attire. En 2016, Alstom a investi 14 millions dans la société Easymile installée à Francazal qui développe un véhicule autonome. L’an dernier Siemens décidait d’implanter ses équipes logiciels de son système de métro automatique Val à Toulouse. En avril dernier Continental annoncait la création à Toulouse d’une division dédiée aux véhicules connectés qui emploiera plus d’une centaine de salariés. Si l’on ajoute derrière la sous-traitance, la filière logiciel embarqué locale emploie des milliers de salariés. A l’origine c’est l’aéronautique qui a créé cette filière, en posant les bases avec Concorde puis avec le développement des commandes de vols électriques sur la famille Airbus A320.