A la direction d’Actemium Toulouse Robotique et Automation, Jérémie Pedros est aussi l’animateur du DAS robotique industrielle au sein du cluster Robotics Place. A partir de son expérience professionnelle, il constate combien la France met les bouchées doubles pour rattraper son retard, les PME étant longtemps restées en retrait. Si la robotisation s’accélère au sein de l’hexagone, les autres pays en tête du peloton conservent toutefois leur avance en maintenant des taux d’équipement élevés.
Sur la région, la bonne santé de l’aéronautique pousse les industriels à investir dans ce domaine. Entre 2014 et 2015, l’activité d’Actemium Robotique et Automation a cru de 30%, elle devrait doubler d’ici 2020 !
Le robot collaboratif
Avoir été longtemps à la traîne s’avère en fait une opportunité ! Le marché a mûri, les prix sont devenus attractifs avec des technologies plus évoluées. Le ticket d’entrée pour l’acquisition d’une cellule robotique démarre à 100 000 € ! L’Etat, la Région impulsent le mouvement avec un accompagnement financier.
Le changement de perception du robot plaide aussi en sa faveur. Il n’est plus appréhendé comme le destructeur d’emplois, supplantant l’homme au sein de l’usine fantôme sur-automatisée ! Sa place est légitime en intervenant en collaboration (cobotique) pour se charger de tâches répétitives, dangereuses, pénibles…ou réaliser des missions permettant une meilleure valorisation des ressources et expertises en poste.
Sur le plan économique, l’introduction de cellules robotisées fait gagner en compétitivité et performance, génèrant de la croissance et de la création d’emplois. « En passant à l’acte, la PME Sud Aéro a renforcé ses effectifs pour faire face au développement de l’activité » ajoute Jérémie Pedros pour illustrer combien la robotisation industrielle peut s’avérer vertueuse pour la sous-traitance de proximité et la relocalisation industrielle.
La valeur ajoutée de l’intégrateur
Concernant la filière, si les fabricants de bras robotisés ne sont pas légion en France, les intégrateurs sont bien représentés avec des savoir-faire reconnus. Ce sont eux qui déploient les solutions à partir de produits sélectionnés souvent sur étagère. « Nous avons un rôle de connecteurs à la fois entre les différentes briques technologiques pour réaliser des applications et entre la cellule robotisé et l’homme afin que les interactions soient optimales » résume le dirigeant d’Actemium Robotique et Automation. La prise en main d’un ensemble robotisée est analogue à ce que fait un opérateur de commandes numériques. La formation est déterminante pour assurer le pilotage et les bonnes interactions. Bien communiquer, impliquer les parties concernées font partie des ingrédients de l’acceptabilité et de la réussite d’une implantation de cellule robotique.
Le piège à éviter ? « Les primo-accédants ont parfois une vision jusqu’au-boutiste» fait remarquer Jérémie Pedros en insistant sur le rôle de conseil de l’intégrateur. Il doit apporter un regard critique, aider le chef d’entreprise à discerner ce qui est pertinent ou pas à robotiser. Et de citer à bon escient Serge Assorin, le dirigeant de Sud Aéro : « mon usine du futur c’est l’usine du bon sens ! ».
Emma Bao
Diffusé le 29 février 2016
Actemium Robotique et Automation : une expertise en contrôle et mesure robotisés
Faisant partie du groupe Vinci Energie, Actemium compte 300 entreprises présentes dans 38 pays, sur tous les continents. Chaque entité est gérée comme une société à part entière, une organisation très « autonomisante » qu’apprécient les pilotes à bord de ces BU. Fournissant des services et des solutions à l’industrie, le réseau Actemium englobe des savoir-faire spécifiques à des métiers et à des segments d’activité.
Dirigée par Jérémie Pedros, Actemium Toulouse Robotique et Automation a une forte vocation aéronautique, spatial et défense. Cette PME de 22 personnes, en phase de recrutement, a développé toute une expertise sur le contrôle et la mesure robotisés (dont le CND (Contrôle Non Destructif), l’inspection et la mesure dimensionnelle). De nombreux projets en 2016 sont déployés dans ce domaine.
« Ne fabricant pas de produits propres, nous avons toute latitude pour sélectionner les meilleures briques répondant aux besoins de nos clients » souligne le dirigeant de la société en évoquant les fournisseurs de bras, de systèmes de broches…trop peu nombreux en France alors que la R&D y est fertile!
En terme de veille, « une réflexion est menée en interne sur le couplage robotique et fabrication additive » confie Jérémie Pedros.
Robotique industrielle : les projets du cluster
Les adhérents du cluster impliqués dans la DAS Robotique Industrielle dont Actemium Robotique et Automation, Spie, Excent, Novalynx… veulent conforter la visibilité de la filière, bien au-delà de la région LRMP. Pour ce faire, un travail a été lancé afin d’identifier et répertorier les spécificités de chaque acteur. Ce catalogue des expertises et des process aidera les prospects et clients à la prise de décision.
Cellules robotiques : leur pertinence
Par robotique industrielle, on entend l’utilisation d’un bras robot standard (élément générique), pour réaliser des cellules spécifiques affectées à des applications et missions variées. L’unité robotique est mobile, modulaire, flexible…Montée sur rail, elle peut se déplacer pour traiter par exemple une pièce de grande dimension ou intervenir de zone en zone. Le robot mobile est aussi idéal pour faire de l’inspection, du contrôle qualité…