Philippe Crébassa, directeur de l'ATB et David O'Brien, directeur commercial de Ryanair
Ryanair appuie sur l’accélérateur en annonçant la création d’une base à Toulouse en octobre 2019 et le lancement de 11 nouvelles lignes. Le numéro 1 européen avec 15% de part de marché, 152 millions de passagers transportés en 2018, a suscité un véritable engouement depuis son installation fin 2016 sur la plateforme de Toulouse Blagnac.
En 2018, Ryanair aura transporté 800 000 passagers, devenant le 3ème opérateur en seulement deux années d’exploitation derrière Air France KLM et Easy Jet : une réussite commerciale à la hauteur de la réputation de l’entreprise irlandaise. Cette année David O’Brien, le directeur commercial de Ryanair annonce 1 million de passagers transportés depuis et vers Toulouse car tient à souligner le manager «Il y a des passagers dans les deux sens, nous amenons autant de personnes à Toulouse qu’il en part ». L’impact de Ryanair sur l’économie régionale n’est pas neutre comme le constate les services touristiques de Toulouse Métropole et de Haute Garonne Tourisme avec l’arrivée d’un nouveau flux de touristes venus d’Espagne notamment transportés par Ryanair. « En cinq ans, la part du voyage à motivation touristique a pris cinq points. Les passagers sur ATB viennent à la fois pour des motifs familiaux, affaires et touristiques répartis sur près d’un tiers également » indiquait Philippe Crébassa, le directeur d’ATB. La part du tourisme individuel a beaucoup grossi avec l’arrivée de l’opérateur irlandais.
Ryanair proposera 11 nouvelles lignes dont des vols quotidiens sur Lille et Marseille plus des destinations comme Alicante, Budapest, Palerme, Porto, Tanger, Valence, Brest, Oujda. « Nous allons investir 200 millions de dollars avec deux avions à Toulouse en créant 60 emplois de pilotes et personnels de cabines pour soutenir 750 emplois sur le site » relatait D. O’Brien. La compagnie annonce des tarifs à partir de 19,99 €. Chez Ryanair on tient à affirmer très fort quelle est toujours la compagnie la moins chère d’Europe à la fois sur les billets, 39 € en moyenne et en coût opérationnel, n’hésitant pas à présenter face à face les performances de ces concurrents et les siennes. Face au mouvement de faillites en cascade des compagnies low cost en Europe, Ryanair souligne qu’elle est capable de résister à la guerre économique sanglante en cours.
Attaquée dans plusieurs pays pour sa politique salariale à la fois par ses concurrents et son personnel, la compagnie a fini par signer des accords. Le programme de recrutement prévoit 800 pilotes par an. « Nous les payons au-dessus de la moyenne. Tous les pilotes et le personnel de bord rentrent et dorment chez eux le soir ». Si l’opérateur faisait ses courses chez Airbus plutôt que chez Boeing, le tableau serait presque parfait ! Mais voilà pour le transport aérien, le pays du trèfle abrite tout simplement le low cost le plus efficace du marché européen du court courrier.