Santé
Après 4 ans de R&D, le produit est arrivé en phase 1 de développement clinique. ProCervix est actuellement administré à une quarantaine de patientes afin d’évaluer son innocuité, sa tolérance, son immunogénicité.
Ce vaccin développé par Genticel détruit les cellules infectées par le virus HPV 16 et HPV 18 et les cellules néoplasiques générées par ce papillomavirus à l’origine de nombreux cancers de l’utérus. L’enjeu est énorme, près de 14% de femmes sont infectées dont un tiers de jeunes. La solution conçue par la PME toulousaine est une première mondiale car il n’existe pas de moyens enrayant directement l’infection et les cellules anormales qui en résultent. S’il reste encore du trajet à accomplir (les phases 2 et 3), le test en cours (étalé sur un an, jusqu’à juillet 2011) « se passe normalement» précise Benedikt Timmerman, le dirigeant de l’entreprise. Un deuxième essai avec une formulation lyophilisée (poudre) de ProCervix sera organisé avant d’aborder la phase 2.
Employant une trentaine de collaborateurs, la société bénéficie d’un accompagnement à la hauteur du défi à relever. En début de parcours (1), le fonds d’amorçage a joué son rôle. L’IRDI est entrée dans le capital lors de la dernière levée de fonds en février 2010 quand en total 13,1 Meuros ont été mobilisés.
Oséo, la Région, le Sicoval soutiennent depuis le début, la PME hébergée à Prologue Biotech. Le personnel, détenteur de bons de souscription en actions (≈ stock options), est très fortement impliqué dans la mise au point de cet actif. En même temps que se finalise ProCervix, un deuxième candidat est en cours de R&D depuis 2008. Basé sur la même technologie, il cible les autres HPV à caractère oncogénique.
A partir des concepts maîtrisés, Genticel souhaite à plus long terme lancer des vaccins anti-cancer, se positionnant sur l’axe immunothérapie. Une voie qui permettrait entre autres de contrer la maladie, d’éviter les récidives.
Dans le cadre de sa recherche, la PME a noué plusieurs partenariats et collaborations, avec l’IPBS (étude financée par l’ANR), des experts de l’Inserm (CHU de Purpan), l’Institut Pasteur à Paris, des laboratoires aux USA sur des échanges académiques, l’université d’Anvers pour les essais cliniques…Membre du pôle Cancer Bio Santé, Genticel est également associée au Cancéropôle Grand Sud-Ouest, participant au club des industriels de cette structure.
La suite des événements ? En 2012 se posera la question du partenariat industriel, au moment où ProCervix entame la phase 2. « Une étape de valorisation et de risque important » commente Benedikt Timmerman. C’est là que se mesurera la pleine efficacité du produit testé auprès d’un panel de 100 à 300 patients. Plutôt que de céder à ce stade la technologie sous licence, Genticel préférerait intervenir en co-développement. L’entreprise passera le relais sur la phase 3 (évaluation auprès de 1500 à 3000 personnes à travers le monde), durant laquelle plusieurs paramètres et critères entrent en jeu : poids, âge, posologie, populations à risque , …
Cette formulation qui aura nécessité 15 années d’efforts, devrait être commercialisée avant 2020.
(1) : L’entreprise ex BT-Pharma à a été fondée en 2001
Emma BAO
Diffusé le 22 février 2011