Pour Univercell-Biosolutions, 2013 sera une année particulièrement riche en événements. A commencer par le lancement d’un consortium européen en liaison avec l’université d’Oxford. C’est une des plus importantes initiatives mondiales dans les cellules souches. L’entreprise participe à ce projet qui fédère une dizaine d’industriels. Les groupes pharmaceutiques européens et l’UE soutiennent l’opération à hauteur de 72 M$. L’objectif est de fournir l’industrie pharmaceutique européenne en cellules différenciées issues des cellules souches. Seule PME spécialisée dans la commercialisation de produits dérivés de cellules souches impliquée dans ce groupement, Univercell-Biosolutions interviendra sur l’industrialisation de la production de cellules cardiaques a partir de populations de patients. « Nous intégrons l’humain dès les phases amont de la recherche pharmaceutique» résume Guillaume Costecalde, le fondateur dirigeant de l’entreprise toulousaine. En travaillant sur la cellule finale, celle qu’il faut soigner, les laboratoires pharmaceutiques pourront déployer de nouvelles stratégies de R&D, réduire le taux d’échec en phase clinique (9 molécules sur 10 sont actuellement abandonnées lors des phases de développement clinique !).
Les besoins sont énormes et le marché est fortement demandeur. Univercell-Biosolutions commercialisera en 2013 et 2014 deux produits. Le premier qui sera lancé, ED ONE est une cellule endothéliale, déclinable en fonction de la nature des cellules et en fonction des populations de patients d’origine. Des négociations sont en cours quant aux accords de distribution concernant ce portefeuille.
Le second est une cellule cardiaque de type ventriculaire, adulte (2) grâce à une méthode de tri spécifique (conçue par Michel Pucéat associé au projet). La première application de cette cellule qui est par ailleurs totalement identique à celle du patient in vivo : la toxicité cardiaque. Son utilisation devrait contribuer à mieux anticiper les échecs cliniques de médicaments en développement pour raison de toxicité (1/3 des échecs cliniques actuellement).
Autre actualité, la société de biotechnologies transférera à Toulouse fin 2013 la partie production basée à Paris. L’activité R&D est maintenue sur le Génopôle d’Evry en raison de l’écosystème parisien.
La fabrication sera réalisée au sein de la pépinière Pierre Potier sur une surface de 200 m2 dont 60 m2 de laboratoire classe P2 (dédié à la production de cellules humaines). La plateforme qui fabriquera des milliards de cellules a déjà fait l’objet de deux dépôtsde brevets.
Le déménagement a été motivé par la mise en place à Toulouse d’un Institut des cellules souches. Ce projet co-initié par Luc Sensebé et Louis Casteilla confère à la région une visibilité internationale. Les deux porteurs de ce projet qui procèdent actuellement à un essai clinique, font partie des rares acteurs mondiaux à maîtriser l’industrialisation de telles cellules. « Nous allons bénéficier localement d’un creuset de compétences exceptionnel » souligne Guillaume Costecalde en évoquant la future structuration de l’entreprise dont les effectifs (2) vont être renforcés.
Se démarquant largement de la concurrence avec une avance technologique exclusive, Univercell-Biosolutions introduit une révolution dans la recherche pharmaceutique et ouvre par là le champ des possibles !
Emma BAO
Diffusé le 26 décembre 2012
(1) : les concurrents ont une offre de cellules à l’étape fœtale et non pas adulte. Autre avantage concurrentiel, Univercell-Biosolutions propose un produit « pur » garantissant la reproductibilité des résultats, cet élément est essentiel pour l’industriel qui a besoin de résultats reproductibles.
(2) : Univercell-Biosolutions qui emploie actuellement 5 chercheurs va créer 3 à 4 nouveaux postes, des profils de chercheurs, techniciens, ingénieurs.
Encadré 1
De nouveaux moyens financiers
Pour financer son développement, la société bénéficie à présent de l’accompagnement de plusieurs acteurs. Un premier tour de table a permis de lever 750 000 € auprès d’investisseurs privés. A cette somme s’ajoutera certainement une participation d’IRDInov. La PME a aussi été soutenue par Oséo Innovation à hauteur de 750 000 € et dès les premiers instants par l’Incubateur Midi Pyrénées, un outil régional essentiel pour la création d’entreprise en région d’après Guillaume Costecalde. Elle bénéficie également de l’apport du consortium européen avec une première tranche de 720 000 €.
Encadré 2 :
Comment obtenir une cellule souche ?
Pour produire les cellules souches induites, Univercell-Biosolutions exploite un brevet du japonais Yamanaka (Prix nobel de médecine 2012). L’exploitation de cette licence s’effectue dans une relation de partenariat avec l’IPS (Induced Pluripotent Stemcell) Japan Academia qui d’entrée a soutenu la PME toulousaine.
Pour comprendre le procédé : on prend une cellule programmée (somatique), provenant de n’importe quel tissu du corps humain (y compris un cheveu !) et on fait l’équivalent d’un « reset ». A partir de là, la technique utilisée par Univercell-Biosolutions permet d’obtenir des cellules cardiaques personnalisées.