Ces deux cliniques privées regroupées font partie des rares établissements à actionnariat patrimonial et médical. Un médecin assure la présidence, plusieurs autres sont activement impliqués dans le management et développement de l’offre de soins.
De la taille d’une PME, Sarrus Teinturiers & Saint-Nicolas emploient au total 380 personnes et réalisent un CA de 30 M€. « Nous investissons une moyenne de 1 M€ par an, le dernier gros chantier a atteint les 5 M€ et le prochain s’élèvera à 15 M€ » souligne Gérard Reysseguier, directeur général en évoquant les domaines d’expertise et les axes de croissance de ces entités implantées quartier Saint-Cyprien à Toulouse.
Parmi les événements marquants, figure la construction d’un ensemble immobilier de 6000 m2 sur la réserve foncière attenante à la clinique. Dans ce nouveau bâtiment (R+3 et R-1) seront aménagés un bloc opératoire au 1er étage et sur les niveaux, des plateaux de consultation. Cette extension permet de faire face à l’augmentation régulière de l’activité qui par exemple a doublé en 12 ans si on prend le cas des accouchements (de 2400 à 3800 actuellement). Les équipes médicales, étroitement associées au projet, en assurent le pilotage sur la partie les concernant. Le lancement des travaux est prévu en 2014 pour une livraison en 2015.
Concernant les savoir-faire des deux établissements, plusieurs spécialités ont été intégrées. Parmi les pôles d’excellence, on peut citer la maternité (25% des accouchements de la Haute-Garonne), la chirurgie pédiatrique de l’enfant viscérale et ORL (notamment entre 1 et 3 ans), l’ophtalmologie, la chirurgie du sein, la chirurgie vasculaire (une discipline qui remonte à la création de ce centre hospitalier en 1848 situé à proximité des abattoirs !), l’orthopédie et notamment la chirurgie percutanée du pied. Sarrus Teinturiers & Saint-Nicolas sont aussi devenues une référence en chirurgie ambulatoire, secteur où Midi-Pyrénées accuse un certain retard (voir encadré).
«Cette pratique qui exige technicité et coordination maximale entre tous les acteurs fait partie de notre plan stratégique. Nous y travaillons depuis 2007, notre taux est passé de 26% à 55% en 2012 » confie Gérard Reysseguier. Un patient qui se fait opérer du pied le matin ressort quelques heures après debout sur ses jambes ! 1000 interventions de cette nature sont réalisées chaque année. La méthode chirurgicale micro-invasive percutanée du pied permet une meilleure récupération et reprise du travail pour les actifs. La technique endo-veineuse par laser utilisée dans l’opération des varices est aussi très appréciée par ceux qui ont choisi cette offre de soins en ambulatoire. Le système est bien rodé et ce type de chirurgie continuera à monter en puissance au sein de l’établissement hospitalier, notamment avec l’entrée en fonction du futur bâtiment. L’équipe ambulatoire (praticiens, infirmiers, aides-soignants, cadres de santé) prépare cette échéance.
S’il faut veiller en permanence à la parfaite orchestration de tous les maillons de la chaîne de soins, l’autre volet prioritaire est l’amélioration des conditions d’accueil et de prise en charge du malade. Une commission des relations avec l’usager a été mise en place pour satisfaire au mieux les attentes des patients. « Mon rôle est aussi de dégager les moyens nécessaires pour répondre à la demande coordonnée des acteurs de soins » ajoute le directeur général, conscient de la nécessité de maintenir une trésorerie saine pour poursuivre les investissements et proposer un niveau de prestation au top.
Emma Bao
Diffusé le 14 mai 2013
Encadré 1
A retenir
-180 lits entre les deux établissements
-45% des patients sont des urbains
-700 emplois induits
-Les deux cliniques font partie de l’association Clinavenir, une alliance de cliniques indépendantes aux savoir-faire complémentaires. Plusieurs sujets transverses sont à l’étude dont un projet (soumis à l’Agence régionale de la santé) concernant la gestion et la fidélisation des équipes soignantes.
Encadré 2
La chirurgie ambulatoire en chiffres
-taux global en 2011 : France : 39,5%, Midi-Pyrénées : 36%
-Des disparités selon les départements : Haute-Garonne : 33,9% et Lot : 40,6%
-Des disparités selon les secteurs d’activité : privé : 41%, public hors CHU : 32%, CHU : 18%
- Sarrus Teinturiers 55 %, Saint Nicolas 76 %
-Objectif de l’Agence régionale de santé : 40,6% de chirurgie ambulatoire fin 2013. Un plan d’action est lancé pour y parvenir (accompagnement des établissements, communication auprès du public et des professionnels…)