La startup toulousaine Dendris envisage de commercialiser son premier kit de diagnostic des infections pulmonaires en 2015. Cette biopuce est capable de détecter 11 bactéries différentes en 4 heures. Une rupture technologique qui sera principalement vendue auprès des laboratoires d’analyse biologique.
« Nous sommes confiants, les premiers résultats sont bons. La campagne de test sur des échantillons prélevés sur des malades se poursuit. Nous espérons le marquage CE à la fin de l’année » relate Michel Corbarrieu, le président de Dendris en présentant l’évolution du projet de recherche Pneumo. En novembre 2014, une publication sera communiquée lors du Congrès RICAI (Réunion interdisciplinaire de chimiothérapie anti infectieuse) à Paris. La présence de Richard Fabre dans les actionnaires fondateurs, patron de Biopole avec 5 laboratoires d’analyse médicale sur l’agglomération toulousaine, facilitera la communication vers la profession. Analyser 11 bactéries avec un seul outil permettra de renforcer la sécurité avec l’examen complet des germes potentiels à un coût supportable par les modèles de remboursement. « Nous sommes deux à trois fois moins cher par rapport à des diagnostics uniques». En France chaque année, 200 00 tests en pneumologie sont effectués et la France représente 4 à 5% du marché mondial. Dans un premier temps, les biopuces seront fabriqués par Dendris pour notamment s’assurer de la conformité du produit. « Nous allons passer de quelques centaines d’exemplaires à plusieurs milliers».
Quatre ans après son lancement, Dendris s’achemine vers ses premières ventes. A l’origine, la technologie est issue d’un laboratoire toulousain de l’Insa-CNRS. Deux chercheurs qui ont participé à sa mise au point, Jean-Marie François et Jean-Pierre Majoral font partie des cinq actionnaires de Dendris avec Michel Corbarrieu (ex dirigeant de), Richard Fabre, pdg de Biopole, et Alain Léonard, dirigeant de Teknimed.
En parallèle l’équipe Dendris a lancé un nouveau projet de recherche, Oncograde, pour mieux diagnostiquer le grade du cancer du sein et le risque de récidive. Il vise plus précisément le niveau 2 moyen qui représente 40% des cas. L’idée est d’éviter les traitements lourds à une partie des patientes en réduisant la zone d’incertitude. Le but est de développer un pronostic fin moléculaire du grade de la tumeur avec une biopuce à ADN. « C’est un projet très amont sur lequel nous travaillons depuis deux ans». Dendris compte réduire le nombre de biomarqueurs (250) déjà identifiés et développer un démonstrateur préindustriel. A partir de l’analyse de la tumeur, l’oncologue interrogera une plateforme web sécurisée pour réaliser le diagnostic moléculaire. « Le projet devrait aboutir dans les 3 à 5 ans. Le marché est important, une femme sur 8 est concerné par le cancer du sein ». Oncograde est mené en partenariat avec le CNRS, l’Itav, Claudius Regaud et Ipon Innovation, financé par la Direccte et Toulouse Metropole dans le cadre d’OncoSan’Tech 2013.
Article diffusé par JL Bénédini le 11/09/2014
Article diffusé par JL Bénédini le 11/09/2014