Si tout se déroule comme prévu, Cerenis Therapeutics aura réussi en 12 ans à mettre sur le marché un nouveau médicament pour traiter les maladies cardio-vasculaires. C’est un cycle relativement court, surtout en partant de zéro. La société créée en 2005 se rapproche d’une étape importante, « nous allons démontrer que notre produit en phase 2 B est efficace pour réduire la plaque d’athérome chez l’homme » commente Jean-Louis Dasseux, Président, en évoquant l’actualité probable en 2013.
Elle sera marquée par les résultats de l’étude clinique « CHI-SQUARE » qui révèlera l’impact du CER-001, un HDL mimétique conçu par la PME toulousaine. Administré sous forme de 6 injections, il réduira la plaque d’athérome des victimes de crises cardiaques ce qui limitera considérablement les risques de récidive. L’étude en cours porte sur plus de 500 patients, c’est la plus importante jamais conduite sur le HDL mimétique. Les essais sont effectués au Canada, aux USA, en Hollande et à Toulouse (sur 17 patients au CHU de Rangueil et 6 à la clinique Pasteur). L’observation de la plaque par technique d’imagerie intravasculaire à ultrasons, IVUS, sera réalisée avant et au moins 7 semaines après le traitement pour mesurer son impact. Le verdict est attendu à la fin du 2ème trimestre. Si c’est concluant, le CER-001 entrera en phase 3, la dernière étape avant l’AMM attendue en 2017. Il s’agira alors de démontrer que le médicament est bien toléré et qu’il diminue la morbidité et la mortalité.
Autre échéance clé, un autre produit, le CER- 209, amorcera la phase 1 fin 2003. Il vise à faciliter l’élimination par le foie du cholestérol transporté par les HDL.
Beaucoup d’espoirs sont placés en la PME toulousaine. Rien que sur l’Amérique du Nord et l’Europe, 2,8 millions de patients subissent dans l’année une attaque cardiaque. 7 personnes sur 10 vont souffrir d’une maladie cardio-vasculaire. « C’est la peste du siècle ! » résume Jean-Louis Dasseux. Et il n’y a pas beaucoup d’armes pour la combattre, les statines réduisant seulement d’1/3 le risque cardio-vasculaire. Cerenis adressera le reste du marché avec un traitement court à effet long terme.
Attaquant la dernière épreuve avant d’entamer le cycle de 3 ans avant la commercialisation, cet acteur de la santé prévoit de renforcer à nouveau le haut de bilan. Trois hypothèses sont envisagées, un partenariat, une levée de fonds ou une cotation en bourse. Depuis sa création, l’entreprise a bénéficié d’un très bon accompagnement de la part des investisseurs. « Pour 2013, je souhaiterai que les Français apprécient davantage les entrepreneurs et que l’Etat et les collectivités locales encouragent les entreprises notamment en desserrant l’étau fiscal » déclare en guise de vœux le président de Cerenis Therapeutics.
Emma BAO
Diffusé le 27 décembre 2012
A retenir
-A Toulouse sont concentrées la stratégie et la gestion
-Effectifs : 27 salariés dont 17 à Toulouse, les autres sont basés au sein de la filiale USA.
-Dernière levée de fonds : 50 M€ en 2010