Si le marché est captif, il manque 500 000 places de crèche en France, La Part de Rêve a opté pour une croissance maîtrisée avec 3 à 4 ouvertures/an. Ce réseau national de crèches inter-entreprises et publiques fête cette année ses 10 ans en maintenant toujours un esprit PME avec style de management impliquant chaque acteur de l’entreprise.
C’est un couple d’ingénieurs, Rémi et Elodie Demersseman Pradel, qui confrontés au problème de garde de leur premier enfant a eu l’idée de se lancer dans cette activité. D’autant plus que l’Etat venait d’ouvrir au privé la gestion des crèches publiques.
Travaillant pour des collectivités locales au démarrage de la société, la Part de Rêve installera la première implantation inter-entreprises (toujours au pluriel) près de Toulon en 2007. Depuis, la PME conforte ses positions sur les deux segments, avec 38 structures à sa charge, pour moitié publiques et privées. Rayonnant principalement sur l’Ouest et le Sud-Est de l’hexagone, l’entreprise conforte progressivement le maillage territorial avec l’objectif de gagner du terrain sur Midi-Pyrénées et l’Aquitaine. Plusieurs micro-crèches inter-entreprises sont entrées en fonctionnement entre 2013 et 2014 (à Tournefeuille, l’Union, Toulouse…). 60 berceaux ont été aménagés au sein de l’hôpital de Bayonne. Côté marchés publics, la Part de Rêve s’est vue confier la gestion de 7 crèches ces deux dernières années.
Si le secteur compte de nombreux intervenants aux statuts très variés, l’acteur toulousain se démarque entre autres sur son modèle de gouvernance. Chaque entité comporte une gouvernance tripartite avec la directrice du site, la coordinatrice régionale et un délégué dédié crèches inter-entreprises (1). La prise de décision est partagée, ce qui confère du sens, de la cohérence à tous les échelons. « Les collaborateurs se sentent impliqués, leurs compétences sont valorisées » résume Vanessa Barthélémy, responsable nationale de ventes. Pour appréhender le métier sous toutes ses facettes, ceux qui assurent les fonctions support basées au siège de Plaisance-du-Touch, s’immergent autant que possible dans l’univers « tapis d’enfants » et vice-versa, les employés des crèches ont découvert le back office. Les projets pédagogiques sont spécifiques à chaque crèche qui tire parti des opportunités offertes à proximité. Par exemple, la crèche les Petits Zavirons à Bayonne qui se trouve en face du conservatoire de musique et près d’une école d’arts, est en train de tisser un partenariat pour proposer des activités ludiques et innovantes aux enfants.
Dans un environnement ayant tendance à se concentrer, les structures parentales, associatives…ayant atteint un certain palier, la Part de Rêve est appelée à gagner du terrain sur la gestion des sites publics et sur les crèches inter-entreprises qui se multiplient de plus en plus en France.
(1) : Sur chacune des 5 régions où est implantée La Part de Rêve a été nommée une coordinatrice dédiée à la Petite Enfance.
Emma Bao
Diffusé le 30 Août 2015
A retenir
-Effectif : 330 personnes dont 23 basées au siège
-Croissance du marché, 20% par an ; en 2014, la Part de Rêve s’est située au-dessus avec +27%.
-Ouverture de 60 berceaux inter-entreprises/an
-Concernant les tarifs, la Part de Rêve qui est agréée CAF et PMI, a choisi de se caler sur leurs tarifs. Quant aux qualifications requises sur les crèches, deux ans d’expérience après le diplôme sont exigés.
Encadré
Actualité Midi-Pyrénées :
A la rentrée, sera inaugurée la crèche Bel Envol, une structure interentreprises de 55 berceaux à Blagnac.
· Préinscriptions en ligne : www.crecheblagnac-lapartdereve.com
Encadré 1
Bref historique
Ne trouvant pas à Paris de place en crèche pour leur fille Violette née en février 2003, Rémi et Elodie Demersseman-Pradel déménagent en 2004 à Versailles, inscrivant leur nourrisson dans une crèche associative. En échange, il est demandé à Rémi de présider cette structure, Elodie assurant la gestion administrative. En mai 2005, le couple crée une entité juridique, La Part de Rêve, pour répondre à un appel d’offre auprès de la CAF Nord Lille. En 2007, est reprise une première crèche inter-entreprises « La Fée Viviane » dans le Morbihan. La même année, la société est choisie pour construire « Les Violettes », crèche inter-entreprises, sur la zone industrielle de Toulon-Est. Le siège social sera dans la foulée installé à Plaisance-du-Touch, lieu de résidence de la famille. Adhérent au CJD de Toulouse, le fondateur de l’entreprise va faire sien le concept de performance globale appliquée à l’ensemble du réseau de crèches, organisé autour de coordinateurs régionaux et géré par une direction centrale. Après la levée de fonds de 2011 (2,5 M€), la Part de Rêve adopte un modèle de gouvernance partagée et crée un GIE pour apporter le soutien nécessaire aux crèches sur le plan administratif et financier, plaçant le service de garde à son juste coût de fonctionnement.
Encadré 2
Les implantations inter-entreprises
La Part de Rêve aborde ce marché de différentes manières. L’entreprise peut investir sur une zone d’activité nouvelle et trouver des entreprises partenaires pour s’engager sur le projet. La société peut aussi répondre au besoin d’un grand compte souhaitant la création d’une crèche dédiée. Autre configuration : ouvrir une entité réservée en partie à un seul client et compléter avec d’autres entreprises.
Pour l’entreprise, faciliter la garde d’enfants de ses salariés fait partie de son engagement en matière de RSE. Par ailleurs, des avantages fiscaux sont alloués, ce dispositif permet de récupérer 83,33% des montants investis : 33,33% de déduction sur l’IS et 50% au titre du CIF (Crédit Impôt Famille).
