Le lancement du Small Business Act de Toulouse Métropole suivi par la charte du Conseil départemental 31, le plan Marshall du Conseil régional Occitanie qui prévoit de faciliter l’accès des TPE PME à la commande publique, les initiatives de l’Etat, sont bien des évolutions positives pour les entreprises ?
Oui, je tiens à saluer toutes ces initiatives et d’autres comme les conventions que nous avons signées avec tous les bailleurs sociaux, qui tendent à favoriser l’accès des PME à la commande publique. Les pouvoirs publics locaux en ont fait une priorité. Il faut le savoir, c’est loin d’être le cas dans les autres grandes métropoles, départements et régions françaises. La Fédé 31 s’est battue depuis longtemps pour faire bouger les acteurs publics afin de faciliter l’accès des PME aux marchés. Nous sommes un secteur fragile. Les marges des entreprises dans le BTP sont faibles, 1,4% en moyenne dont 1% apporté par le CICE.
Quels sont les changements les plus significatifs pour les entreprises ?
Je retiens plusieurs facteurs de progrès inscrits notamment dans le Small business act de Toulouse Métropole. La communication en amont qui permet aux entreprises de s’organiser, l’allotissement systématique pour rendre économiquement accessible les marchés publics aux Pme par exemple en diminuant la taille des lots, la simplification des démarches, l’engagement d’éliminer les offres anormalement basses en privilégiant le mieux-disant, la lutte contre la concurrence déloyale, la valorisation des démarches éthiques des entreprises, les avances sans contrepartie financière, la réduction des délais de paiement. C’est tout un paquet de mesures ambitieuses qui doivent, si elles sont appliquées, faciliter l’accès des petites structures, des PME, à la commande publique, en leur donnant la possibilité de candidater à armes égales. Toutes les entreprises doivent pouvoir accéder aux marchés publics quels que soient leur taille et leur secteur d’activité car le SBA et les autres engagements s’appliquent à l’ensemble de la commande publique et pas seulement au BTP.
Du côté des entreprises, les attentes sont fortes, ne craignez-vous pas que les objectifs ne soient pas au rendez-vous ?
Nous serons à la Fédé 31 très vigilants sur l’application dans le temps. Il y a beaucoup de promesses qui devront être tenues. Les offres anormalement basses, le moins disant cachent souvent des pratiques déloyales, le travail illégal, le recours aux travailleurs détachés. Parfois la frontière est ténue entre le moins-disant et le mieux-disant. Si on applique par exemple toutes les préconisations et engagements qui figurent dans les différents articles du Small Business Act de Toulouse Métropole, c’est le mieux-disant qui devrait l’emporter. Il y a une prise de conscience générale chez les élus de l’importance de préserver un tissu d’entreprises locales. Il s’agit maintenant de mettre en pratique ces engagements, de transformer l’essai !
Article diffusé par Jean Luc Bénédini le 01/12/2016