Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef31
Pierre Marie Hanquiez : « Les mandataires sont des combattants, ils défendent toutes les entreprises »
En introduction de la soirée des Mandataires le 9 mars dernier à Toulouse dans l’amphithéâtre du Belvédère, Pierre-Marie Hanquiez, le président du Medef de la Haute-Garonne, évoquait le rôle de ses représentants. «C’est une armée de militants dont le rôle politique est bien de défendre les entreprises. Ils sont responsables, compétents et loyaux ». A la CCI, au Conseil de Prud’hommes, au Tribunal de commerce, à l’URSSAF... tout le monde joue la même partition d’abord au service de l’entreprise. Concernant la nécessaire loyauté du mandataire envers le Medef qui les désigne, PM. Hanquiez regrettait que certains oublient parfois ce devoir élémentaire. Quant au paritarisme, son principe est aujourd’hui remis en cause notamment pour l’Unedic. C’est pourtant rappelait PM Hanquiez un système qui a fait la preuve de son efficacité avec des mandataires au service de toutes les entreprises, de la start-up aux plus grandes !
Christian Bastide, président du Tribunal de commerce de Toulouse.
En 2016, le Tribunal de commerce de Toulouse aura pris 21 208 décisions dont 4500 procédures collectives. Sur dix ouvertures de procédures, 8 aboutissent à la liquidation de l’entreprise, 2 en redressement. « Les entreprises sont fragiles avec peu d’actifs » constatait C. Bastide. Les juges du Tribunal de commerce sont des mandataires bénévoles qui ont le statut de magistrat professionnel. Issus de l’économie, ils sont performants. Ainsi en cour d’appel, à peine 12% des jugements du Tribunal de commerce de Toulouse sont réformés ! La prévention détection dès les premiers signes des difficultés de l’entreprise est vivement conseillée.
Martial Brénac, président de l’Urssaf Midi-Pyrénées.
« Mon rôle n’est pas de tuer les entreprises mais d’appliquer le droit, de lutter contre la concurrence déloyale, le travail dissimulé. On défend l’entreprise » expliquait M. Brénac qui représente le Medef. Le souci c’est que les plaignants viennent souvent trop tard, au stade de l’autopsie ! L’an dernier, le nombre de demande a baissé de 11%. Sur dix demandes, 8 moratoires sont accordés. L’Urssaf MP est le 2ème de France soit 20 Md€ encaissés avec la particularité d’accepter toutes les entreprises françaises. EDF, Airbus, Axa, la Société Générale… sont ainsi traitées par l’Urssaf MP. Sur 7500 redressements en 2016, 50 M€ ont été encaissés et 10M€ reversés aux entreprises cotisantes. Il ne faut pas venir à l’Urssaf au stade de l’autospie » relatait M. Brenac. Toutes les entreprises sont contrôlées quelles que soient leur taille et activités. Sont particulièrement surveillés les secteurs du BTP, la restauration, les sociétés de gardiennage, l’évènementiels. Parmi les thèmes de redressement récurrents figurent les frais de déplacement, les séminaires à l’étranger, les transactions entre entreprise et salariés… L’Urssaf MP a aussi pour mission de contrôler les clubs du TOP 14 ! L’Urssaf MP emploie 628 salariés répartis sur 22 agences sur le territoire et le siège à Labège. « C’est un mandat à quasi plein temps avec 3 jours par semaine » indiquait son président qui périodiquement visite les agences. La fusion avec l’Urssaf Languedoc-Roussillon devrait aboutir, une charte a été signée entre les deux Urssaf.
Bernard Cazalbou, président du Conseil de Prud’hommes.
Le paritarisme est au cœur du fonctionnement de cette institution qui juge les litiges du contrat de travail. « On se bat pour diminuer la somme due par l’entreprise en cas de condamnation. En 2016, le demandeur (le salarié) repart avec zéro dans 38% des cas » indiquait le président. Signes du professionnalisme de ces magistrats et de l’institution : 90% des conclusions sont prises sans faire appel au bureau de départage, 4 jugements sur 5 du Conseil de Prud’hommes de Toulouse sont confirmés par la chambre sociale de la Cour d’appel. Entre 4000 à 5000 dossiers sont jugés chaque année. Prochaine évolution pour ces mandataires dont la rémunération est d’à peine 14€/h, ils devront passer une semaine en formation à l’Ecole de la magistrature.
Philippe Robardey, président de la CCI de Toulouse.
Le nouveau président de la CCI de Toulouse manage un établissement public sous la tutelle du préfet. Il entend faire jouer l’intelligence collective entre la CCI et le Medef en coordonnant l’action pour « rendre du service aux entreprises de manière simple et efficace. Nous avons 55 000 clients du petit commerçant à la grande entreprise sur le territoire ». Avec une équipe féminisée à 45% et en partie rajeunie, le but est d’accompagner les entrepreneurs dans leur transformation en s’appuyant sur les 150 salariés de la CCI dédiés aux services aux entreprises, 290 travaillent chez TBS, la pépite de la CCI avec l’Aéroport de Toulouse (25% du capital).
Michèle Raymondis et Sylvain Basso : les nouveaux diplômés !
Pierre-Marie Hanquiez a remis le diplôme d’honneur des mandataires du Medef à Michèle Raymondis et Sylvain Basso, récompensant leur engagement historique dans les mandats confiés par l’organisation patronale. Pierre Monnet de Lorbeau, absent à la soirée des mandataires, recevra la même distinction.
Michèle Raymondis, est actuellement la présidente de l’Association des femmes Entrepreneurs d’Europe, fonction qu’elle occupe après un parcours bien rempli. En 1973, elle participe activement à la création de l’entreprise familiale de démolition automobile Surplus autos. Après deux années de formation continue, Michèle Raymondis crée ARG diffusion, importateur exclusif d’une marque espagnole de bonneterie travaillant essentiellement avec la grande distribution. L’entreprise chevillée au corps, elle s’engage dès 1985 pour accompagner l’Union patronale 31 en la représentant à l’Agence pour l’emploi des cadres, puis aux Assedic. Membre de plusieurs conseils d’administration (CIL Interlogement, le CIBC, le CFA de Blagnac, OPCALIA, Initiative Haute-Garonne), elle devient conseillère prud’homal pendant dix ans et occupe la présidence de la section commerce pour le collège employeurs durant cinq ans. A la CCI , elle a été tour à tour, membre associée, membre élue et conseillère.
Sylvain Basso, fils de réfugiés italiens installés à Saint-Gaudens, débute sa carrière professionnelle en travaillant dans la recherche pétrolière marine et terrestre à travers le monde. De retour à Saint-Gaudens, il crée les Ateliers sous-traitance du Comminges avant de s’engager dans la sous-traitance aéronautique, emportant notamment l’adhésion des groupes Airbus et Latécoère. Adhérent fidèle du Medef 31 pendant plus de trente ans, il a marqué l’organisation de son empreinte, en défendant toujours le Comminges. Conseiller prud’homal pendant dix ans, il fut aussi élu à la CCI pendant plus de vingt ans. « Vous avez œuvré sans relâche pour l’entreprenariat, au service de la collectivité », a souligné Pierre-Marie Hanquiez. Il a récemment reçu les insignes de l’Ordre national du Mérite des mains de Carole Delga.
Les chefs de file du Medef31 :
Jean-François Rézeau, nouvellement élu chef de file à la CCIT après y avoir exercé un premier mandat. « J’ai découvert beaucoup de choses sur le fonctionnement de la chambre de commerce, dans l’accompagnement, dans la représentation et aussi beaucoup d’expertise et de compétences. Ce qui m’a motivé pour repartir sur un deuxième mandat afin de poursuivre cette implication au niveau des entreprises. Nous sommes environ une soixantaine d’élus du Medef à la CCIT. Quand on m’a demandé fin janvier d’être chef de fil de ce mandat, c’est avec plaisir que j’ai accepté parce que la CCIT permet d’aider les entreprises. Je vais essayer de servir l’ensemble des élus du Medef et ce qui m’intéressait c’est aussi d’accentuer cette complémentarité qui existe entre le Medef et la CCIT. »
Marc Darolles, président et administrateur de l’Urssaf de la Haute-Garonne depuis plus de 20 ans, membre du conseil des prud’hommes depuis 30 ans. « Aux prud’hommes, dans les CA, on a des bonnes relations. Ce qui m’anime, c’est qu’il ne faut jamais perdre de vue dans ses relations sociales, le fait qu’on est là pour défendre les entrepreneurs, veiller au respect de leurs droits. On est là aussi pour vous apporter des solutions. J’anime deux conseils d’administration par an, parfois trois. »
Nathalie Faidherbe est juge commissaire au tribunal du commerce. « Je suis dans une chambre qui traite les contentieux, spécialisée dans les commissions banque, transport et assurance. Cela se passe très bien avec les humains qui s’investissent et croient en l’aide que nous pouvons apporter aux entreprises. Le fait de résoudre un litige c’est apporter un soutien, une aide précieuse aux entreprises. C’est certes un mandat prenant mais c’est très enrichissant. Je siège une fois par semaine, le matin en délibéré, l’après-midi en audience. »
Christine Farré, conseillère prud’homale depuis 20 ans. « C’est un travail lourd. Il faut préparer les audiences, siéger, délibérer, rédiger, se former, cela prend du temps. La formation est très importante. Cela permet d’échanger et de mettre en place des stratégies. J’essaie de résister aux excès des jurisprudence.»
Pierre Legrand préside l’Association de la santé au travail interentreprises et de l’artisanat. « L’Astia est une association loi 1901 qui s’occupe de la médecine du travail compte 19 000 entreprises adhérentes dont 77% ont moins de 10 salariés. 246 000 salariés sont suivis par la médecine du travail chaque année. L’Astia est une association régie par le code du travail et depuis décembre 2016, nous avons une nouvelle réglementation. Je me rends deux fois à l’Astia dans la semaine et visite les huit sites de l’arrondissement toulousain un par un tous les ans. Pierre Legrand exerce également un mandat au tribunal de commerce en procédure collective. « Avec le tribunal de commerce, nous menons un projet pour pouvoir intégrer des chefs d’entreprise au sein de la médecine du travail surtout par des biais d’aides psychologiques. Nous voulons aider ceux qui sont dans la souffrance psychologique parfois physique quand ils apprennent que leur entreprise a été liquidée. Ils pourraient relever d’une expertise spécialisée. »
Gilles Raffin, représente le Medef dans les instances paritaires de Pôle emploi (instance paritaire territoriale). « Toutes les semaines, le temps d’une demi-journée, nous traitons une centaine de dossiers. Nous statuons sur les « indus », des allocations de chômage versées à tort. Il faut gérer des situations parfois plusieurs années après. Ça discute mais globalement, on s’entend bien, c’est le bon sens qui prévaut. Mais il faut être néanmoins vigilant. On traite aussi des demandes de révision d’attribution de l’allocation de retour vers l’emploi en cas de démission. »