Proposant une évaluation des troubles auditifs facilement accessible en pharmacie ou chez son opticien, Sonup ambitionne de faire de son nouveau service de santé une référence en la matière. La start-up basée à Montpellier souhaite également faire le lien entre patients et médecins.
La start-up a obtenu un financement de 80 000 € de Créalia Occitanie
«En 2017 j’ai fait un arrêt cardiaque, et disons qu’en soins intensifs on s’ennuie un peu ! Alors j’ai commencé à théoriser Sonup» s’amuse avec du recul Maxime Balcon, dirigeant et cofondateur de Sonup. Aux côtés de trois autres docteurs en neurosciences (Frédéric Venail, J.C Ceccato et Antoine Lorenzi), cet audioprothésiste qui dirige plusieurs laboratoires d’Alès (30) jusqu’à Perpignan (66) a mis au point un dispositif visant à dépister les troubles de l’audition, une innovation «comme il y en a rarement dans le monde de l’audiologie, qui évolue assez peu» souligne-t-il.
Des tests à base de sons et de mots
Grâce à une application disponible sur tablette et un casque (fournis par l’établissement accueillant le dispositif), l’intéressé peut consacrer 5 minutes à un test auditif qui détecte un potentiel trouble, sans en déterminer la gravité : «Nous générons, dessinons et calibrons des sons afin d’avoir un test précis. Ça, c’est notre métier et 96 % des patients auront un résultat fiable. Après, si trouble il y a, nous proposons directement de mettre en relation avec des audioprothésistes du coin» explique le fondateur.
Ramener les malentendants dans les cabinets
Car c’est bien là tout l’intérêt de Sonup : rapprocher les malentendants des praticiens, encore trop peu nombreux selon Maxime Balcon : «le numerus clausus est trop faible, et les acteurs du monde de l’optique par exemple ne peuvent pas en employer». La prestation Sonup permettrait aux pharmaciens, opticiens, médecins généralistes de tester leurs patients pour ensuite les orienter vers les professionnels de l’audiologie si nécessaire. Ces derniers rémunèrent ensuite la jeune pousse avec un pourcentage sur l’utilisation du dispositif médical. Une solution qui permettrait de réduire les grandes dépenses dans la publicité pour l’acquisition client, surtout lorsque la start-up annonce un «taux de transformation» de 35 % entre le test et le recours à un dispositif.
Multiplier par 5 son CA
Affirmant que la solution est «super-performante, rapide, autonome et accessible» le dirigeant souhaiterait élargir cette solution de dépistage de masse à d’autres marchés médicaux d’ici peu, qui seraient demandeurs. En parallèle, la start-up montpelliéraine cherche aujourd’hui à améliorer les synergies professionnelles, à l’heure où plus de 100 opticiens et pharmaciens français accueillent l’innovation et réalisent en moyenne 6 tests positifs par mois. Ayant investi plus de 400 000 € en fonds propres depuis la création en 2019, les fondateurs de Sonup vont lancer une opération de recrutement en 2022 notamment sur la partie commerciale. L’équipe des 11 salariés de la jeune pousse pourrait rapidement être amenée à doubler, elle qui ambitionne de réaliser 800 000€ de CA d’ici à la fin de l’année, contre 150 000 en 2021.