Sophie Garcia, présidente du Medef Occitanie.
La présidente du Medef Occitanie Sophie Garcia vient d’être réélue pour un deuxième mandat de trois ans. Quelle est son analyse de la situation des entreprises et sur la gestion de la crise ?
Lors d’une rencontre organisée avec la presse économique toulousaine ce mercredi 16 décembre, Sophie Garcia, dirigeante de PSL (société d’une trentaine de salariés spécialisée dans la sécurité incendie) a fait le bilan de son premier mandat de présidente du Medef Occitanie, axé principalement sur la fusion régionale.
Action Modes d’Emplois : un nouveau service pour les entreprises d’Occitanie
L’accompagnement de la relance dictera ses actions pour son deuxième mandat : « il faut aider les entreprises dans leur transformation qui s’est imposée brutalement avec la crise ». La transition numérique et écologique, mais aussi le télétravail ou les nouvelles méthodes de management : autant de thématiques nouvelles que le Medef Occitanie souhaite adresser au profit de ses adhérents et de leurs entreprises, qui sont autour de 20 000 sur l’Occitanie. Action Modes d’Emplois » fait partie des récents outils impulsés par le Medef Occitanie. Ce nouveau service propose la mise à disposition de chargés de mission qui viennent sur place à la rencontre des chefs d’entreprise pour les aider dans leur stratégie d’embauche : quel type de contrat, quelles aides, comment recruter, etc.
Un dialogue social rétabli mais une gestion infantilisante
« Nous avons eu un souci de méthode avec Emmanuel Macron qui nous consulte, mais seulement après avoir transmis ses lettres de cadrage, lettres comportant déjà sa décision », constate Sophie Garcia qui fait partie du bureau du conseil exécutif du Medef National, lequel regroupe 14 personnes (dont seulement deux présidents régionaux du Medef) et organise chaque semaine à Paris des réunions avec un ministre du gouvernement. « Aujourd’hui, le dialogue social est rétabli, et cela depuis la crise des gilets jaunes », reconnaît la présidente qui pense tout de même que, « dans la gestion de la crise sanitaire, nous sommes toujours infantilisés ». Selon elle, les décisions globales, notamment sur les fermetures administratives dans certains secteurs, auraient pu être nuancées si tout n’avait pas été centralisé : « un restaurant tabac en zone rural qui sert de lien social et qui n’est pas bondé de monde ne présente pas les même risques qu’un bar en plein Paris ! On ne s’en sortira pas si on ne délocalise pas les décisions », observe-t-elle en alertant sur la crise sociale et la grogne des chefs d’entreprise qui commence à se fait sentir et qui menace d’exploser dans les mois qui viennent.
Un manque de visibilité qui inquiète
Un récent sondage réalisé auprès de tous les adhérents du Medef sur le plan national informe que seulement 53 % des chefs d’entreprise pensent que l’arrivée du vaccin va permettre de revenir à la normale. Sur la situation financière dégradée des entreprises, la présidente rappelle que « les aides ne compensent pas la perte de chiffre d’affaires des entreprises. Les dirigeants ont aujourd’hui un autre message, c’est : « arrêtez les aides, laissez-nous travailler ! » La capacité d’endettement des PME fragilisées par une baisse d’activité est un autre sujet sur lequel le Medef reste vigilant. Le comportement de consommation demain est une autre interrogation qui paralyse les chefs d’entreprise, qui souffrent d’un manque de visibilité et qui ne sentent pas à l’abris de décrets imposant de nouvelles règles de fonctionnement à respecter dans les 48 heures.