SOUS-TRAITANCE : Fabrice Bregier président de Pacte PME : les bonnes pratiques pour améliorer les relations grands groupes-PME

 

Améliorer les relations entre donneurs d’ordres et fournisseurs, favoriser l’émergence d’entreprises de taille intermédiaire, faciliter le déploiement à l’international tels sont les enjeux majeurs de Pacte PME. Président de cette association nationale, Fabrice Bregier, Directeur général délégué d’Airbus, a présenté lors de la dernière AG du Medef de la Haute-Garonne, les missions et actions conduites par cette structure qui fédère déjà une cinquantaine d’adhérents.

Emanation du Comité Richelieu, Pacte PME rassemble quelques 36 grands groupes (avec l’objectif d’atteindre une centaine à court terme) ainsi que d’autres acteurs comme le Medef, la CGPME, les pôles de compétitivité tel Aerospace Valley…Un de axes de travail est d’instaurer de bonnes pratiques entre les grands comptes et leurs fournisseurs, ce qui suppose un engagement fort de la direction et des acheteurs. La commande publique est aussi concernée car elle doit mieux prendre en compte l’accès des PME à ses marchés. L’association ne se contente pas de recommandations et d’intentions : des indicateurs de suivi des bonnes pratiques sont mis en place (chaque grand groupe est évalué sur son action en matière de partenariat, innovation, relations internationales…), une liste de ce qui est à bannir a été établie (ex : modification unilatérale des conditions d’un contrat, interruption brutale d’un contrat en cas d’arrêt de l’activité ou d’un projet…).

Parmi les résolutions, figurent l’intégration systématique des PME dans la politique de sourcing, le traitement des propositions spontanées émises par les PME, une vie contractuelle moins stricte (sur les critères de référencement, les pénalités, la dépendance économique…), l’organisation d’appels à idées pour valoriser l’innovation…Cette dernière fait l’objet d’une attention particulière, Pacte PME menant toute une réflexion sur la propriété industrielle des partenaires impliqués aux côtés d’un grand groupe dans un projet de R&D. Un droit de « suite » en cas de succès assurerait à la PME partie prenante d’un programme de recherche une retombée commerciale.

Un grand groupe pourrait aussi aider ses fournisseurs à diversifier les marchés en les parrainant auprès d’autres grands comptes. Le portage contribue aussi à l’internationalisation des PME, EDF a été exemplaire amenant dans son sillage plusieurs sociétés (dans la maintenance…) sur les marchés chinois.

La consolidation financière des PME est également abordée au sein de Pacte PME. Les alliances, la recapitalisation sont des voies pour devenir ETI. A cet égard, Fabrice Bregier a cité deux exemples dans l’aéronautique : Aeroteam qui regroupe 4 entités aux métiers complémentaires et la plateforme d’achats Aerotrade constituée par 10 sociétés. Airbus a encouragé ces deux initiatives. Le financement des BFR reste toujours un point noir, « le secteur bancaire ne jouant pas suffisamment son rôle ».

En interne, les directions des achats (des équipes qui  gagnent à être mixés en s’adjoignant des profils industriels) sont sensibilisées pour optimiser les relations avec les PME, les mettre dans la boucle des consultations. Les signataires de la charte de la sous-traitance se dotent progressivement d’un médiateur interne pour apprécier l’état des relations avec les fournisseurs. Airbus s’est doté de cette ressource.

Les donneurs d’ordres sont incités à mieux partager l’information  quant aux tendances et évolution du marché à moyen terme, leurs besoins de compétences…des données qui intéressent les collectivités locales et autres acteurs économiques d’un bassin d’emploi.

En soutenant le développement de leur réseau de partenaires avec une plus grande solidarité économique, une appréciation particulière des PME innovantes, un meilleur équilibre dans les relations donneurs et preneurs d’ordres, les grands groupes gagneront en compétitivité tout comme la France.

 Emma Bao
Diffusé le 29 juillet 2011

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