Satellite GAIA en cours d'assemblage dans les salles blanches d'Astrium à Toulouse
L’année 2013 sera au moins aussi intense que la précédente pour les équipes toulousaines d’Astrium et ses sous-traitants. Le numéro 3 mondial et numéro 1 européen annonce la préparation d’une dizaine de lancements opérés depuis plusieurs bases sur la planète, une charge importante dans les activités de R & D, des projets en observation de la terre, la volonté de regarnir le carnet de commande dans les satcoms ou satellites de télécommunications. Une année stratégique qui engage l’avenir.
L’année 2013 sera au moins aussi intense que la précédente pour les équipes toulousaines d’Astrium et ses sous-traitants. Le numéro 3 mondial et numéro 1 européen annonce la préparation d’une dizaine de lancements opérés depuis plusieurs bases sur la planète, une charge importante dans les activités de R & D, des projets en observation de la terre, la volonté de regarnir le carnet de commande dans les satcoms ou satellites de télécommunications. Une année stratégique qui engage l’avenir.
Dans ce dernier marché commercial ouvert, « la compétition est féroce, Boeing est notamment revenu sur le marché civil avec la baisse des budgets militaires aux Etats-Unis » relate Eric-de-Saintignon, le directeur du site Astrium Toulouse et responsable des activités d’intégration satellite. L’objectif est ici de capter en 2013, 4 à 5 satellites soit environ ¼ du marché mondial. Astrium a déjà signé des succès face à ses rivaux US dans leur jardin avec DIRECT TV en 2011, en Malaisie...Les équipes commerciales sont basées à Toulouse.
La conférence ministérielle européenne a été plutôt favorable pour l’industrie européenne avec dans les satcoms, le projet NEOSAT destiné à développer l’innovation avec TAS. Au sein d’Astrium les études avaient été lancées en anticipation. Les briques de bases seront en orbite dans les 4 à 5 ans. Parmi elles figurent de nouvelles technologies de réflecteurs, le passage de la propulsion chimique plasma à l’électrique permettant de gagner de la masse et d’abaisser fortement le coût du placement en orbite.
Eric de Saintignon, directeur d'Astrium Toulouse
a conférence a aussi approuvé le programme MetOp 2ème génération sur lequel Astrium sera en compétition avec Thales Alenia Space. Ce nouvel appel d’offres de l’ESA, l’Agence européenne pour Eumetsat, portera à la fois sur la plateforme et la charge utile IASI pour un montant de l’ordre du milliard d’euros.
Eric de Saintignon, directeur d'Astrium Toulouse
a conférence a aussi approuvé le programme MetOp 2ème génération sur lequel Astrium sera en compétition avec Thales Alenia Space. Ce nouvel appel d’offres de l’ESA, l’Agence européenne pour Eumetsat, portera à la fois sur la plateforme et la charge utile IASI pour un montant de l’ordre du milliard d’euros.
Dans l’observation de la terre et l’imagerie satellitaire à l’export, aucun nouveau contrat n’a été signé l’an dernier. Plusieurs projets pourraient sortir à terme vers des pays en Afrique, au Moyen Orient, en Afrique mais les cycles de décisions sont très longs.
Du côté des lancements, l’année 2012 a été particulièrement satisfaisante avec 9 tirs réussis dont 7 satellites sortant du site de Toulouse manifestant la fiabilité des processus avec des produits fonctionnant nominalement en orbite. En 2013 parmi les tirs prévus, près d’une dizaine, il y a Alphasat pour Inmarsat. Cette nouvelle plateforme a été produite à Toulouse conjointement par Astrium et TAS pour supporter des gros satellites de 6 t à 9 t. Le tir est annoncé en mai par Ariane 5 depuis Kourou. 3 des 4 satellites remportés simultanément par Astrium auprès de SES, l’opérateur luxembourgeois, seront lancés en 2013, une situation exceptionnelle.
Dans les sciences, le satellite d’observation des étoiles GAIA pour le compte de l’ESA a passé avec succès les tests de payload. Le lancement de cet instrument particulièrement complexe est prévu à l’automne 2013.
L’été prochain, Spot 7 sera placé en orbite. Il viendra compléter la constellation de satellites déjà en place avec Spot 6 (qui vient de démarrer sa carrière commerciale avec des images de très haute qualité) et les deux satellites Pléiades 1A et 1B. Le Vietnam, après entre autres l’Algérie et le Chili, va pouvoir exploiter son propre système d’observation optique avec la mise en orbite du micro satellite VNREDSat-1.
Astrium Toulouse dans ce domaine « maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur » de la conception, l’industrialisation à la commercialisation par les équipes de Géoinformation. La famille Spot 6 et 7 a inauguré une évolution décisive car c’est le groupe qui a couvert l’ensemble du projet, financement compris. L’objectif « c’est de faire croître le business de la géoinformation professionnelle fiable et de haute qualité partout dans le monde ». Astrium a déjà tissé sa toile à l’international.
En parallèle le groupe participe à des initiatives locales dans le cadre notamment du Schéma directeur régional de l’espace et des projets de R & D d’Aerospace Valley. L’idée est d’apporter une contribution dans les services et les infrastructures, par exemple dans l’imagerie satellitaire pour l’agriculture…
JL. Bénédini
Astrium : investissements et lean
Astrium prévoit d’investir près de 17 M€ sur son périmètre toulousain dans les trois prochaines années pour moderniser ses installations du Palays et d’Astrolab en bordure du Canal du Midi. « Il s’agit à la fois de rénover nos outils et bâtiments tout en étant plus efficace en revoyant les flux, en développant encore le lean » résume Eric-de-Saintignon. Astrium qui a racheté fin 2012 au Cnes le site d’Astrolab, va y concentrer toute les activités d’intégration de satellites civils, télécoms et observation de la terre. De nouvelles salles blanches seront implantées qui vont permettre de relier toutes les installations actuelles sans rupture de confinement, en accueillant indifféremment les satellites de télécom et d’observation. Au passage Astrium a fait « sauter » en 2012 le goulot d’étranglement dans les moyens de vide thermique en utilisant une cuve existante. « Nous sommes les seuls en Europe et à l’instar de Boeing désormais à pouvoir simultanément aligner deux gros satellites ». Les activités d’intégration de satellites militaires et l’instrumentation optique restent sur le site du Palays. où entre autres un nouveau bâtiment de bureaux sera réalisé pour notamment remplacés les locaux provisoires.
Effectifs : 3500 personnes
Avec la sous-traitance in situ, Astrium emploie près de 3500 personnes dont près de 2900 directement sur ses 3 sites du Palays, d’Astrolab et du Parc du Canal au sein de l’ex-Spot Image intégrée dans Geoinformation. Les effectifs d’Astrium devraient peu bouger en 2013 après, rappelle E. Saintignon, une progression de 1000 salariés ces 5 à 6 dernières années avec l’intégration du personnel provenant de Spot Image, de Visadata et des embauches dont une quarantaine nette en 2012.
GO-3S : les images vidéo de tout point du globe !
Avec GO-3S (Geostationary Observation Space Surveillance System), Astrium propose un système très innovant d’observation de la Terre à partir de l’orbite géostationnaire à 36 000 km. Braqué par exemple sur une opération civile ou militaire de sauvetage en plein désert, un dégazage en pleine mer, le système permettrait de suivre en temps réel par l’image et la vidéo son déroulement depuis l’espace. GO-3S viendrait compléter les images des satellites Spot, Hélios, tournant sur des orbites héliosynchrones autour de la terre et des drones, avec une observation cette fois en continu sans rupture. Astrium prévoit de fabriquer un télescope de 4,2 mètres de diamètre en carbure de silicium avec un système de pilotage très précis sur une plateforme ultra stable. Astrium maîtrise cette technologie (développée chez Boostec) et a déjà livré le plus grand miroir spatial Herschel de 3,2 m qui observe le ciel depuis 3 ans sans problème. GO-3S sera capable de produire une image par seconde à trois mètres de résolution, avec la capacité de monter à cinq images par seconde pour caractériser des cibles encore plus mobiles. Une fois positionné sur son orbite géostationnaire, un satellite GO-3S aura accès à un quart de la planète et pourra observer en temps réel n’importe quel point en moins de cinq minutes. Reste à trouver le financement d’un projet qui pourrait émerger dans les dix prochaines années.