A côté de ses métiers phares de déconstruction, de stockage et de recyclage des avions, le tarbais Tarmac Aerosave se positionne sur le marché des modifications cabines et autres opérations de maintenance ciblée.
Pour Alain Leboucher, vice-prési- dent commercial de Tarmac Aero- save, les activités de maintenance du groupe tarbais seront un des axes forts de son développement : «La maintenance est une valeur ajoutée à l’offre historique de services de Tarmac Aerosave qui est spécialisé dans le stockage, la dé- construction et le recyclage des avions, constate-t-il. Les avions sont sur place, au- tant utiliser ce temps précieux et cher pour les valoriser !» En pleine progression, l’entreprise voit ses chif- fres grimper avec une centaine de recrutements planifiés sur deux ans et + 15 % de croissance attendue en 2020 (CA 2019 : 45 M€).
Agrandissement à Tarbes
80 % de la clientèle du groupe tarbais sont des loueurs d’avions. Ils envoient leurs appareils vers les sites de stockage du groupe à Tarbes, à Teruel (Espagne) et à Toulouse (zone de Francazal). Depuis 2007, ce sont au total 920 avions qui ont été hébergés sur l’un de ces immenses hangars. Tous types d’appareils, conçus par tous constructeurs sont accueillis. Y compris l’A380 dont la première déconstruction a été annoncée cet hiver. Au siège, à Tarbes, les espaces de stockage continuent de progresser avec un deuxième hangar récupéré cette année pour justement être dédié à une activité de bridging check. Concrètement, sur l’activité maintenance, Tarmac Aerosave propose ses services dans les segments de la réparation moteur, du câblage, de la peinture, et de la modification cabines : nouvelles ins- tallations, refurbishing, installation wifi... Pour atteindre cette offre, l’entreprise s’est constitué tout un réseau de partenaires, notamment des acteurs de la région Sud- Ouest. Mais sur place, les savoir-faire sont aussi là : « Notre force, c’est notre réactivité et nos compétences» explique Alain Leboucher qui rappelle le haut niveau de formation du personnel grâce aux activités historiques de déconstruction et de main- tien en condition de vol.
Des pièces recyclables et récupérables
Dans le vaste marché du MRO, l’entreprise se positionne sur des opérations d’urgence et laisse la maintenance lourde aux spécialistes. Tarmac Aerosave veut être un des maillons de la chaîne dans la reconfiguration des avions, notamment lorsque ceux- ci passent d’une compagnie à une autre. Le fait d’être déconstructeur d’avion permet à l’entreprise de s’approvisionner rapidement en pièces recyclées, car tout est sur place. «Quand un appareil arrive dans nos hangars pour une déconstruction, nous recyclons en moyenne 80 % des pièces», ex- plique Alain Leboucher. Il rappelle que beaucoup de ces pièces sont réutilisables directement, même au bout de 5 ans d’activité, sans passer par la case du recyclage complet, mais bien sûr après leur recertifi- cation par un atelier agréé. Voilà pourquoi l’entreprise a toutes les raisons de se positionner sur le marché du refurbishing avec des sièges récupérés.
Une carte à jouer à l’international
Au vu de l’évolution du marché de l’aviation commerciale, avec une dense régionalisation des vols à prévoir sur l’Afrique et le Moyen-Orient, Tarmac Aerosave pourrait installer des hangars dans ces régions. Pour le moment, la PME capte 20 % du marché asiatique. Alain Leboucher admet que ce taux pourrait grimper bien plus haut si une activité était sur place. «Nous sommes les seuls aujourd’hui à nous positionner à la fois sur le stockage, la main- tenance et la valorisation. C’est un modèle qui n’existe nulle part ailleurs et nous avons une carte à jouer !».