La technologie brevetée par cette entreprise implantée à Montauban permet d’effectuer des transactions bancaires sans contact, avec tous les mobiles en circulation. Les datas sécurisées et cryptées sont transmises via les ondes acoustiques. Commercialisée depuis quelques mois, cette solution est une alternative aux puces NFC dont sont à peine équipés 10% des smartphones. Pour les pays sous-bancarisés où les habitants sont pratiquement tous détenteurs de téléphones portables, soit un parc de 2,5 milliards de terminaux, le service CopSonic constitue une véritable révolution ! Il transforme leurs mobiles en porte-monnaie électronique fonctionnant « ubi et orbi ».
Emmanuel Ruiz, le dirigeant fondateur de Secom, détaille cette offre mise au point par la business unit Pixeliris Labs en charge de la R&D. « Nous sommes partis du constat que le protocole de communication le plus universel et pérenne dans le temps est le son ! » raconte ce chef d’entreprise en évoquant les avantages de cette innovation permettant de s’affranchir des puces NFC mobiles et de la carte bancaire NFC. En transitant par le son, les données s’échangent une seule fois, le mot de passe utilisé devient caduc à la fin de chaque transaction, alors que la puce intégrée au téléphone agit en identification persistante, attirant déjà son lot de hackers (1).
Le cœur du système, le serveur d’authentification développé par Secom est dans le cloud. Il aura fallu 5 ans avec une accélération de la recherche à mi-parcours pour développer la technologie en cours de déploiement dans plusieurs pays. La Pme montalbanaise cible d’entrée les opérateurs télécom, les banques et autres établissements financiers, les ONG, les acteurs de la sécurité et cyber défense. En rachetant la start-up israélienne SlickLogin spécialisée dans le mot de passe via les ondes ultrasoniques (pour par exemple accéder à une page web sécurisée), Google a ouvert la voie. « Cela légitime notre concept de NFC Audio » commente Emmanuel Ruiz qui ira prochainement présenter cette première mondiale made in Tarn-et-Garonne à la Silicon Valley. La Pme a aussi suscité l’effervescence sur son stand au dernier Mobile World Congress.
Les retombées commerciales sont immenses. En une semaine, un pays peut être couvert. La Chine a donné le ton, un bureau a été ouvert sur place pour diffuser l’offre. Un autre sera établi prochainement aux USA. En Russie, deux banques ont sollicité Secom qui procède à leur demande à des tests (1), en installant la technologie dans le réseau, via des serveurs VoIP.
Sans changer rien à l’existant, le service CopSonic bouleverse les pratiques de paiement et ce « en faisant du neuf avec du vieux ! ». Une innovation « frugale », porteuse de croissance pour cette entreprise de la région qui double cette année ses effectifs et augmente significativement son chiffre d’affaires qui devrait osciller entre 2 et 2,5 M€.
Emma Bao
Diffusé le 30 avril 2014
Encadré 1
Comment ça fonctionne ?
Pour accomplir une relation financière, le détenteur du mobile appelle le service vocal Copsonic. L’opératrice vous demande de rentrer le code pin du service de paiement auquel cet usager est abonné (service proposé par sa banque par exemple). Elle associe son numéro de téléphone avec son compte bancaire, lui communique le numéro à appeler et un code pin de sécurité puis le détenteur du mobile accède au menu du service (payer, écouter solde, obtenir une aide). S’il choisit de payer, il fixe le montant sur le clavier de son mobile et compose le numéro de téléphone du bénéficiaire localisé à proximité ; le son encrypté et securisé achemine la donnée d’un mobile à l’autre.
Une banque en utilisant le SDK Copsonic (Software Developpement Kit) pourra se créer son propre système de paiement mobile. Il pourra ainsi offrir l’opportunité à un consommateur de payer un commerçant, de mobile à mobile, ou bien si ce dernier télécharge l’application ad hoc sur son terminal de paiement de payer depuis son TPE ou sa caisse enregistreuse.
Encadré 2
Secom, un acteur reconnu du marketing technologique
Depuis 15 ans, Secom a investi dans les nouvelles technologies avec la constitution de 3 BU spécialisées par métiers. Dédiée au marketing sensoriel sonore et visuel, GMixon conçoit des automates de diffusion audio et vidéo installés dans les lieux publics. Un équipement qu’utilise par exemple Mediameeting pour les Parkings Vinci.
L’entreprise montalbanaise équipe aussi le groupe des parapharmacies Lafayette d’écrans d’information (avec logiciels et création graphique). Décathlon (une cinquantaine de magasins dotés de vidéo), les villages vacances Belambra (50 sites), 15 clubs Med à travers le monde…font partie du portefeuille clients.
La deuxième BU créée il y a 9 ans, Pixeliris est l’équivalent d’une SSII avec un studio de création graphique intégré. Cette entité experte en technologies digitales travaille avec une quarantaine d’agences dont Publicis, TBWA, Saatchi & Saatchi, Duke, La Solution…Parmi le type de prestation à son actif, on peut citer l’événementiel organisé pour le compte d’Orange lors du lancement de la 4G : une chasse au trésor a été orchestrée et via une application mobile, on pouvait voir apparaître dans le ciel en réalité augmentée un 4 G géant. Le sticker sur la collerette apposée sur une bouteille de whisky J&B, a donné la possibilité à ceux qui le collaient sur leur peau, de voir se déployer en réalité augmentée depuis leur smartphone un tatouage toute le long de leur avant-bras ! Glenfiddich (pour leur site Internet), Oréal, Porche, Cacharel, Maison du Café…la liste est longue de tous ceux qui exploitent les apports de ce service de marketing technologique.
Les technologies propriétaires proposées par Secom sont développées par la BU Pixeliris Labs qui depuis 4 ans travaille sur la vision par ordinateur, la robotique, le sans contact via les ondes acoustiques, le contrôle d’ordinateur par la pensée et les gestes. Une option que prisent Orange, Dell, Andros...pour des applications ludiques et évènementielles (1). Un laboratoire pharmaceutique vient de signer avec la PME un contrat portant sur le contrôle d’une application par la pensée. Ce qui suppose le port d’un casque pour détecter les ondes cérébrales, l’activité du cerveau.
(1) : Secom a reçu le prix du marketing technologique attribué par e-marketing.
Encadré 3
A retenir
-Secom a été fondée il y a 27 ans
-Doublement de l’effectif qui passe de 10 à 20 salariés sur le site de Montauban ; une personne est employée à Paris
-L’entreprise travaille avec un pool de 130 ingénieurs chercheurs basés en Amérique Latine, les Balkans, l’Afrique du Nord.
Encadré 4
Parcours
Titulaire d’un diplôme MIAGE (Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises) Emmanuel Ruiz s’est lancé dans la création d’entreprise, bénéficiant du soutien financier de la famille, les investisseurs classiques « ne croyant pas à ses idées ». Son frère Christian, responsable des ventes, l’épaule dans la conduite des affaires.