Toulouse. Avec Aïda, les entreprises fêtent 35 ans de passion et d'engagement dans la musique classique

Fondée en 1988, l’association Aïda fête ses 35 ans à Toulouse. Réceptacle de l’engagement des entreprises auprès de l’Opéra national et de l’Orchestre national du Capitole, elle œuvre pour faire rayonner le classique toulousain dans le monde.

L'association Aïda, qui fête ses 35 ans en 2023, reflète la vitalité de la musique classique à Toulouse. (Photo : Aïda)

L'association Aïda, qui fête ses 35 ans en 2023, reflète la vitalité de la musique classique à Toulouse. (Photo : Aïda)

Bien avant que la loi Aillagon ne vienne impulser durablement la politique du mécénat en France, la rencontre entre deux hommes avait déjà révolutionné la philanthropie à Toulouse. En novembre 1988, Michel Plasson, qui dirige alors l’Orchestre national du Capitole, et Claude Goumy, PDG de Matra Aerospace (aujourd’hui connu sous le nom d’Airbus Defence and Space), ont cette idée avant-gardiste : donner un rôle d’ambassadeur culturel pour le territoire toulousain (et au-delà) à un orchestre symphonique. « Ils ont imaginé une association d’entreprises et de mécénat collectif. Cela nécessitait une participation financière et il y avait donc un sujet autour du secteur privé. Ainsi, le don des adhérents engendrait un vivre-ensemble associatif autour d’un projet culturel. 35 ans après, l’idée est toujours la même ! », explique Vincent Lauga, délégué général de l’association Aïda, présidée par Pierre d’Agrain.

Vincent Lauga, délégué général de l'association Aïda. (Photo : Aïda)
Vincent Lauga, délégué général de l'association Aïda. (Photo : Aïda)

80 membres au Cercle d’entreprises

105 mécènes composent Aïda, dont 80 entreprises membres du Cercle d’entreprises, en quelque sorte le cœur du réacteur philanthropique (Airbus, l’aéroport Toulouse-Blagnac, Actia, Safran, Prévaly, Total Energies…). « L’industrie aéronautique, le secteur bancaire et le BTP ont toujours été très présents chez nous », poursuit Vincent Lauga.

Depuis l’épisode du Covid, tout s’est accéléré chez Aïda. 2023 a constitué l’année la plus importante en terme de levée de fonds. Les secteurs concernés par le mécénat se sont diversifiés et l’élargissement du public est devenu un maillon essentiel de la stratégie même si le processus est long et complexe. Mais le secteur se réinvente : en avril 2023, entre deux retransmissions sur écran géant, place du Capitole, de la demi-finale européenne du Stade Toulousain et de la finale de la coupe de France du TFC, s’était glissée une représentation de la Traviata. Une opération financée… par le mécénat ! « L’entreprise Liebherr Aerospace s’était engagée sur ce projet, cela a permis une bonne visibilité et pour un public plus large », précise Vincent Lauga.

Deux types de structures adhérent à Aïda : les ETI et grands groupes, mais aussi les TPE-PME, même si cela nécessite "un gros travail de pédagogie. Le plus gros potentiel est sur ces entreprises. Nous voulons déconstruire cette idée que ce ne serait accessible qu'aux gros, et casser cette image élitiste", détaille le délégué général de l'association toulousaine.

Les projets de 2024

Aïda propose six soirées par an pour les membres du Cercle des entreprises (les prochaines dates sont le 13 décembre 2023, le 11 janvier 2024, le 18 avril 2024 et le 4 mai 2024), avec un niveau d’adhésion allant de 4000 euros à 19 700 euros par an (sans tenir compte de la réduction fiscale). La campagne d’adhésion 2024 va débuter en décembre 2023 et Aïda, qui va organiser la 3e édition du Festival de Toulouse, va investir massivement le champ éducatif et social, dans la lignée de la création de Mécénat solidaire en 2021 qui colle aux nouvelles attentes des bénéficiaires. 2024 sera rythmée par le lancement de l’opération « Tous les matins d’orchestre », autour de l’inclusion des personnes en situation de handicap (avec Airbus Defence and Space et SG Courtois en mécènes), et du Bus Papageno, au printemps 2024 : il s’agit d’un opéra itinérant qui se déplace dans les écoles et les collèges de la région. « Avec le chœur, le ballet et l’orchestre, Toulouse possède une vitalité formidable autour de l’art classique », conclut Vincent Lauga.

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