Toulouse. Le monument aux morts, un "déplacement historique" avant l'arrivée de la ligne C du métro

Dans une opération sans précédent en France, le Monument à la Gloire des Combattants de la Haute-Garonne, communément appelé le "monument aux morts," a été déplacé de 35 mètres de son emplacement historique sur les allées Forain François-Verdier, à Toulouse. 

Le monument aux morts de Toulouse, véritable colosse de pierre, reprendra sa place à horizon 2027. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Le monument aux morts de Toulouse, véritable colosse de pierre, reprendra sa place à horizon 2027. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

La Ville rose a écrit une page inédite de son histoire et de celui de la France avec le déplacement du Monument à la Gloire des Combattants de la Haute-Garonne, également connu sous le nom de "monument aux morts". Cette opération monumentale, sans précédent en France, a eu lieu le 31 août 2023, marquant le début d'une transformation majeure de l'espace urbain toulousain. Le Monument à la Gloire des Combattants de la Haute-Garonne est bien plus qu'une simple structure de pierre.

Monument érigé en 1928

Érigé en 1928, cet imposant édifice est un hommage solennel aux soldats du département tombés au combat au cours des conflits du XXe siècle. Sa présence sur les allées Forain François-Verdier depuis près d'un siècle en a fait un repère incontournable de Toulouse.

 

"Un déplacement unique et historique"

"Incroyable", "spectaculaire", "on ne voit que cela qu'une seule fois dans nos vies"... Les Toulousains ne manquent pas d'éloge face à ce projet. L'opération spectaculaire du déplacement de ce monument emblématique a suscité l'admiration et l'attention de la nation. D'une hauteur imposante de 15 mètres, d'une longueur de 17 mètres et d'une largeur de 12 mètres, le monument, pesant 1 300 tonnes, a été déplacé de manière millimétrée sur une distance de 35 mètres, après avoir pivoté sur lui-même à 90 degrés. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, a souligné l'ampleur du défi technologique :

"Pour mieux se représenter la prouesse technologique que représente cette opération, il faut s’imaginer 25 avions A-320 ou 3 A-380 déplacés en une seule fois sur cette plateforme motorisée ! Nous avons fait des recherches au niveau national et au niveau européen, aucune opération de la sorte n’avait existé sauf une église en Allemagne mais le poids était bien inférieur que notre monument. C’est donc un déplacement unique et historique dans notre histoire."

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Il y a une semaine, l'édifice était surélevé à 1,60 mètre du sol. (Photo : Dorian Alinaghi - Entreprises Occitanie)

Bouygues TP à la manoeuvre

La sécurité du monument et de ceux qui supervisent cette entreprise monumentale est une priorité absolue. L'édifice a été minutieusement enveloppé dans un exosquelette de métal et de bois pour garantir sa stabilité et son intégrité pendant les quatre ans de son stockage temporaire. L'entreprise Bouygues TP régions France a été sélectionnée pour réaliser ce déménagement d'envergure, un projet évalué à 7 millions d'euros hors taxes. Cette somme inclut non seulement le déplacement du monument, mais aussi sa restauration, qui sera entreprise durant cette période.

Impact sur le métro et le trafic toulousain

Pendant ces quatre années, le Monument à la Gloire des Combattants restera en retrait de son emplacement habituel, tout en laissant place à la construction de la future station François Verdier de la Ligne C du métro toulousain. Cette station, située à une profondeur record de 35 mètres sous la surface, sera un point de connexion vital avec la Ligne B et devrait accueillir près de 22 500 visiteurs par jour, devenant ainsi l'une des stations les plus fréquentées du réseau.

Le déplacement du monument a été la solution idéale pour répondre à plusieurs besoins cruciaux : libérer de l'espace pour le chantier de construction, préserver les arbres de l'esplanade Forain François Verdier, éviter les ouvrages enterrés existants (notamment la station actuelle de la Ligne B et le parking), et assurer le bon déroulement des travaux de la 3e ligne de métro.

Jean-Luc Moudenc souligne l'importance de cette opération :

"Cette opération est nécessaire pour l'agrandissement de la station de métro François-Verdier, et l’arrivée de la ligne C. Une ligne de métro qui réduira les embouteillages en retirant près de 90 000 voitures de la circulation. Le temps de trajet pour aller à Blagnac du centre-ville durera à peine 15 minutes, c’est un gain de temps considérable. De plus, durant cinq ans, les travaux de la nouvelle ligne s’accélèreront ! Il y a déjà 40 points de chantier puisqu’on est sur une ligne de 28 kilomètres entre Labège et Colomiers. Les tunneliers vont arriver début d’année 2024 et les travaux vont durer deux bonnes années."

Retour au point de départ en 2027

Le Monument à la Gloire des Combattants retrouvera son emplacement d'origine au-dessus de la station François Verdier à horizon 2027. Il sera positionné sur une dalle de béton coulée sur les parois moulées de la station, renouant ainsi avec son histoire tout en continuant à honorer les combattants de la Haute-Garonne pour les générations futures.

Cette opération unique en son genre demeure un témoignage éclatant de la capacité de la Ville de Toulouse à allier tradition et modernité tout en investissant dans des infrastructures essentielles pour l'avenir de ses citoyens. Le monument aux combattants de la Haute-Garonne a trouvé une nouvelle place dans l'histoire de la ville, tout en permettant à Toulouse de se préparer à une nouvelle ère de mobilité et de développement urbain.

Revivez l'événement grâce à notre vidéo publiée sur le compte Instagram d'Entreprises Occitanie

 

Les commémorations prendront un nouveau chemin
Durant la période des travaux et du déplacement du Monument à la Gloire des Combattants, les traditionnelles commémorations qui se tiennent habituellement en ces lieux, notamment le 8 mai et le 11 novembre, prendront un nouvel itinéraire. Ces cérémonies seront désormais organisées au Monument à la Gloire de la Résistance, situé sur les allées Frédéric-Mistral, où chaque 19 août est célébrée la Libération de Toulouse.

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