Toulouse. Neige artificielle : une solution contre le gaspillage dans les stations de ski

Créée début février 2023, la start-up de Toulouse Elda Technology a l’ambition d’optimiser les ressources en eau dans les stations de ski, notamment dans le domaine de la production de neige artificielle. Un premier contrat a été signé avec une station des Alpes.

L'équipe de la start-up de Toulouse Elda Technology, avec la CEO Julie Aubert (à droite). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

L'équipe de la start-up de Toulouse Elda Technology, avec la CEO Julie Aubert (à droite). (Photo : Anthony Assémat - Entreprises Occitanie)

Il y a une époque pas si lointaine, les stations de ski étaient assez réticentes à l’idée d’évoquer leur stratégie en terme de neige artificielle (de la neige de culture, dit-on dans le jargon). Mais avec le réchauffement climatique, le déficit de neige et une économie qui en pâtit, ces mêmes stations sont plutôt proactives pour trouver des solutions afin de mieux gérer la production de cette neige de culture.

Une cartographie précise du domaine en 3D

C’est là qu’interviennent les Toulousains d’Elda Technology. La start-up, composée de Julie Aubert (CEO), Nicolas Guibal (CTO), Lucas Parisi (CPO) et Charlotte Brenac (COO), a développé une plateforme de traitement des données nivologiques évolutive, précise et innovante.

L’objectif est simple : « Réduire les gaspillages lors de la production de la neige de culture en optimisant l’utilisation des ressources en eau et en électricité, au service des stations de ski », explique Julie Aubert. Cette dernière avance un chiffre clé :

« En 5 ans, les stations ont utilisé 20% de neige de culture en plus ».

Via un capteur embarqué dans un drone

Par le truchement d’un capteur embarqué dans un drone, combiné à l’utilisation de satellites, Elda Technology procède à une cartographie précise, en 3D, du manteau neigeux et des réels besoins de neige artificielle en cas de besoin. « Il nous faut quatre minutes pour scanner une surface de 10 ha, contre une heure pour une dameuse. Et comme les dameuses sont encore en modèle thermique, c’est aussi moins de pollution », poursuit Julie Aubert.

Des économies d'eau... et d'énergie

Ainsi, les stations savent en temps réel si elles sont en situation de surproduction, et elles peuvent s’adapter. A la clé : des économies d’eau et d’énergie. « Ce n’est pas anodin : les stations produisent beaucoup de neige de culture en amont du début de la saison, soit de 70 à 90% de la ressource en eau », précise le CTO Nicolas Guibal.

L’autre atout dans la manche de la start-up, c’est la prédiction de production de neige artificielle, basée sur des algorithmes qui calculent la quantité de neige dans la station sur les dernières décennies.

En partenariat avec une station des Alpes

Après le lancement du projet en 2022, la start-up vient tout juste d’être créée mi-février 2023. La solution toulousaine a tapé dans l’œil de la station de Serre-Chevalier, dans les Alpes. « Ils nous aiguillent sur leurs besoins et on construit leur solution ensemble. Nous sommes en partenariat de co-développement », explique Julie Aubert.

Et dans les stations des Pyrénées ?

Va-t-on trouver Elda Technology plus près de nous, dans les Pyrénées ? « Nous sommes en discussion avec Peyragues, Luz-Ardiden et Saint-Lary, notamment, pour développer des bêta-testeur », précise la jeune femme.

Elda Technology espère passer à l’étape de la commercialisation dès 2024 et séduire un maximum de stations pour s’adapter au changement climatique. « Le marché représente 6000 stations de ski dans le monde. On espère atteindre six stations en 2024, 20 de plus en 2025 et 40 de plus en 2026 », conclut Julie Aubert.

Lanceur d’étoiles, un nouveau dispositif d’accélération des start-up deeptech

En 2022, différents acteurs de l’écosystème aéronautique, spatial et de la défense (ASD) ont créé le dispositif Lanceurs d’étoiles afin de « propulser et accélérer les start-up » dans ces secteurs. 11 structures se fédèrent dans le projet : L’Université de Toulouse, Toulouse Tech Transfer, l’incubateur Nubbo, TBS Education, Onera, l’INP Toulouse, L’université Paul-Sabatier, ISAE Supaero, le CNES, Aerospace Valley et l’Ecole des Mines Albi-Carmaux. « Le secteur ASD connaît une transition que nous n’avions pas vécue depuis des décennies avec les nanosatellites, les méga constellations, le tourisme spatial, la militarisation de l’espace… L’enjeu est de préserver notre rôle de pionnier », résume Olivier Lesbre, directeur général de l’ISAE-Supaero.

Voici les sept premiers projets accompagnés par les Lanceurs d’étoiles : Elda Technology, Alpha-Impulsion (qui propose des lanceurs spatiaux légers), Dycsyt (qui s’est lancée dans la simplification des phases de conception des systèmes spatiaux flexibles grâce à la modélisation), Heliosphere (qui développe la puissance sa fil pour l’alimentation des drones et robots industriels), MadeinTracker (qui a créé une solution pour améliorer la traçabilité des produits), Tacita Dynamics (qui travaille sur un système pour amortir les vibrations) et Tidav Aero (qui a çonçu un drone léger capable de voler malgré des vents forts).

Lanceurs d’étoiles propose un accompagnement sur-mesure de 3 à 18 mois (rencontres avec des investisseurs, ateliers, dérisquage technologique…).

 

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