Depuis près d’un quart de siècle, Hélène Vié œuvre à la pérennisation de la violette de Toulouse sous toutes ses formes. Que ce soit en pot de fleurs ou à déguster en bonbons ou confiture, pas moins de 150 produits sont commercialisés par Le Jardin d’Elen. La PME qui fait travailler une quarantaine de sous-traitants, exporte jusqu’au Japon et Moyen-Orient ses créations et plantes fraîches.
Pour mieux mettre en lumière ce patrimoine culturel et touristique, une péniche a été aménagée sur un autre fleuron de la ville, le Canal du Midi. Ouverte en 2000, La Maison de la Violette est devenue une halte incontournable, inscrite dans la plupart des guides internationaux (1). Les acteurs publics et privés du tourisme la recommandent volontiers. Les visiteurs y découvrent l’histoire, les conditions de culture et les multiples usages inspirés de cette fleur du Nord de Toulouse fièrement arborée aux boutonnières des élégantes à la fin du 19ème siècle. Les bouquets étaient alors expédiés sur toute l’Europe et étaient omniprésents dans les cours royales.
Si cet écrin flottant qu’est la péniche et le site Internet lamaisondelaviolette.com contribuent au rayonnement de cet emblème toulousain, d’autres points de vente en assurent la promotion. La PME compte des distributeurs en France et à l’international. Actuellement elle met en place des corners « Violette by Jardin d'Elen » dans des points de vente stratégiques: aéroport, autoroutes
L’année 2016 est marquée par l’acquisition d’une maison maraîchère (2) avenue de Fronton, le « retour de la violette sur Lalande » commente Hélène Vié. Siège social de l’entreprise, la bâtisse a été rénovée pour y organiser un parcours découverte de la violette sous l’angle historique et contemporain. 580 000 euros sont investis dans ce projet soutenu par la Région et le Feder. «Nous mettons l’accent sur les exigences de culture, la floraison, le bouturage…avec toute une partie recherche botanique axée sur la prévention des maladies et les apports organiques» précise la dirigeante du Jardin d’Elen pas peu fière de la nouvelle serre qui abrite les plants élevés hors sol, dans des pots préparés pour la vente. En parallèle, des pieds ont été plantés dans le jardin, reproduisant les méthodes de travail des anciens maraîchers. En même temps que se met en place cet itinéraire de culture, la PME poursuit la R&D afin de finaliser une ligne de produits à partir d’extraits de la plante.
Passionnée par toutes les facettes du métier d’entrepreneur, sans compter son attachement à la violette, Hélène Vié s’emploie à bousculer l’image désuète de la fleur et du parfum d’antan. Ils ont cédé la place à des créations et notes subtiles comme en témoigne la cinquantaine de chefs étoilés et hôtels de luxe qui introduisent une touche de violette dans leurs préparations. Prisée pour les cadeaux d’entreprises, toute une ligne violette est préparée sur mesure, « nos colis s’adaptant au budget de chaque client» conclut cette ambassadrice du patrimoine toulousain.
Emma Bao
Diffusé le 1er Mai 2016
(1) : La Maison de la Violette est aussi dans la boucle de la journée européenne du patrimoine.
(2) : Il reste sur Toulouse une vingtaine de maisons maraîchères (à talons aiguilles lorsqu’elles ont deux étages !)
A retenir
-Création du Jardin d’Elen en 1993
-effectifs : 5 salariés
-Parmi la quarantaine de sous-traitants, figure un atelier de confection de poupées à domicile situé à Bouloc.
Engagements
Hélène Vié est présidente de la délégation 31 des Femmes chefs d’entreprise qui fédère localement une trentaine d’adhérentes. Elle est aussi adhérente du Medef 31, membre de l’Académie Vanel. Son activité professionnelle absorbe l’essentiel de son temps ce qui n’est pas pour lui déplaire. Les heures qu’elle passe à s’occuper des fleurs sous la serre ou en terre, sont un bon antidote au stress. Une manière de se ressourcer en joignant l’utile à l’agréable.