La Chaire e-santé a été créée par la Fondation de l’Université de Montpellier fin 2015 pour promouvoir la santé numérique. Son président Antoine Avignon, professeur de nutrition à l’université et responsable de l’équipe nutrition-diabète au CHU de Montpellier, présente ses actions et sa vision du développement de la e-santé.
Entre la création de la chaire et maintenant, comment a évolué le paysage de la e-santé ?
La Chaire e-santé a été créée assez précocement. Or, c’est un domaine qui évolue très vite. On dispose aujourd’hui de beaucoup de technologies : télémédecine, applications, objets connectés, robotique, intelligence artificielle... Il y a eu un grand boom dans la télé-expertise, la télésurveillance, les objets connectés. Comme pour toutes les innovations, il y a un peu de « redescente » aujourd’hui, mais il faut laisser le temps aux solutions de trouver leur place, dans les soins mais aussi dans la prévention.
Où voyez-vous les freins au déploiement de l’e-santé ?
Il y a la facilité d’usage et l’ergonomie des solutions, à améliorer. Je pense aussi que les gens ont beaucoup d’inquiétudes sur la sécurité des données. Il faut mieux les informer. Une autre difficulté est de trouver le modèle économique. Il existe soit le modèle de l’assurance maladie, soit un financement à trouver via les mutuelles, les assurances. Je pense que les mutuelles sont prêtes et toutes les Agences régionales de santé s’intéressent aujourd’hui à l’e-santé. Mais il faut trouver un modèle acceptable par la population en France, qui a tendance à penser qu’une solution efficace est forcément prise en charge par l’assurance maladie.
Quelles actions mène la chaire e-santé ?
La chaire a l’originalité d’être pluridisciplinaire et de réunir des compétences à la fois en médecine et en économie. Elle travaille dans trois directions : la recherche avec l’observatoire des usages en e-santé, la formation et l’événementiel. Côté formations, nous avons à Montpellier une unité d’enseignement Santé connectée, mise en place en même temps que la chaire, le DIU national de télémédecine, et le Master « Sciences et numérique pour la santé ». La e-santé intéresse : de plus en plus d’étudiants choisissent de faire leurs thèses sur ses sujets. La chaire participe aussi à la démarche « Montpellier Capital Santé » avec la métropole et au programme « Montpellier Capital Santé Orale », lancé en septembre 2019 par la ville de Montpellier, son Centre communal d'action sociale, le CHU et l'Université de Montpellier.
Comment évaluez-vous la place de Montpellier dans l’e-santé ?
Elle fait partie des villes avec un terreau fertile. Montpellier a aussi l’atout de disposer d’un incubateur d’entreprises reconnu, le BIC, pour accompagner les débuts des start-up. Pour démarrer, il existe (...)