Décoller depuis son jardin, est un rêve d’enfant que Michel Aguilar souhaite accomplir un jour.
Cet ingénieur diplômé de l’Isae-Ensica, qui a effectué une partie de sa carrière au sein de la DGA, est devenu auto-entrepreneur, baptisant l’entreprise Xplorair, du nom du projet de ce véhicule volant en phase de développement. Le Thermoréacteur, tout nouveau propulseur qualifié de rupture technologique, est au cœur de l’Xplorair.
Cela fait plus de cinq ans qu’il s’est attelé au sujet, fédérant plusieurs partenaires impliqués dans la R&D.
Porté par un consortium avec comme chef de file Comat Aerospace, le concept du Thermoréacteur a été retenu dans le cadre du programme RAPID (1) piloté par la DGA et la DGCIS.
Au sein du groupement, Turboméca travaille sur les applications hélicoptère. Xplorair intervient sur la partie ekranoplane (véhicule à effet de surface), la structure de l’aéronef de 4 places et la propulsion spatiale. Le laboratoire du Cnrs P.Prime à Poitiers apporte sa contribution en terme de validation expérimentale du Thermoréacteur .
Comat Aerospace se charge de la cogénération thermoélectrique civile et militaire. Étalé sur 3ans, le projet Thermoréacteur qui mobilise 1,5 M€ arrivera à son terme en novembre 2013. Actuellement, le thermo réacteur (breveté par Michel Aguilar), est en cours d’assemblage au sein de Comat pour amorcer la phase de test et validation du concept.
Le dirigeant de Xplorair a noué des collaborations avec les établissements d’enseignement comme le lycée Rascol d’Albi, l’École Centrale de Paris sollicitée sur le volet ekranoplane. Sogetti High Tech à Blagnac est dans boucle, apportant sa contribution sur le design de l’aérostructure.
Une maquette de l’Xplorair PX200 à l’échelle 1/2 (2 mètres de long) sera présentée lors du prochain salon du Bourget en juin 2013. Pour l’édition 2015, l’objectif est de construire un drone volant. Le calendrier des prochaines étapes : un véhicule habité monoplace en 2017, une certification de l’aéronef en 2018 pour une mise sur le marché en 2020.
Ce nouveau concept-plane sera doté d’une autonomie de 500 km, atteindra une vitesse de 200km/h et consommera 15 litres aux 100 km. Il sera alimenté en biocarburant de nouvelle génération, sera construit dans une logique de développement durable. Pour prendre son envol, Xplorair aura besoin de peu de place au sol, un toit en terrasse d’immeuble, un rond-point…quelques m2 suffisent pour l’opérer. Un pilote à bord ou un système de conduite automatique (Galileo) dirigera la voiture volante du futur.
Le club des acteurs soutenant ce projet n’est pas fermé, « si un mécène technologique qui se sentirait « pousser des ailes » veut nous rejoindre, il sera le bienvenu » conclut Michel Aguilar.
Emma Bao
Diffusé le 30 novembre 2012
(1) : RAPID finance les projets très innovants et de rupture technologique. Les subventions par rapport au coût du projet sont de 75% pour les PME, 100% pour les laboratoires, 50% pour les grands groupes.