Ce vendredi 10 juillet, un webinar était organisé par la commission Stratégie et financement du Medef Haute-Garonne. Les intervenants, des experts du sujet installés à Toulouse, ont conseillé les entreprises dans leur reprise dans ce contexte post-covid si particulier.
« La trésorerie, c’est le nerf de la guerre », insiste Xavier Pasche, directeur CIC de l’agence PME Haute-Garonne-Ariège. Comme les autres intervenants de ce webinar orchestré par Bruno Blanc Fontenille (en charge de la commission Stratégie et financement du Medef Haute-Garonne), le banquier a pu constater le dynamisme et la capacité de rebond de la plupart des chefs d’entreprise. Le suivi de la solidité des clients, le suivi des factures et des flux de trésorerie à l’intérieur de l’entreprise, sont, selon lui, autant de postes sur lesquels il faudra redoubler d’efforts. Autre facteur de rebond, aussi mis en avant par Anne-Cécile Brigot-Abadie, directrice régionale de Bpifrance Toulouse ou par François Bourgoin, directeur associé expertise conseil chez KPMG Toulouse : la capacité du chef d’entreprise à revoir sa stratégie et à présenter une vision claire. A ce titre, parmi les outils proposés par Bpifrance, Anne-Cécile Brigot-Abadie a présenté l’initiative consistant à challenger l’entreprise pour permettre une évaluation complète et la remise à plat de la stratégie de l’entreprise pour l'aider à établir un nouveau schéma d’action.
« Ne restez pas seuls ! »
« En finance, la résilience, c’est la solvabilité », remarque aussi François Bourgoin. Celui-ci observe qu’une bonne stratégie financière est liée au dirigeant, à sa vision. Après la mise à plat de la stratégie, il préconise la mise en place d’un diagnostic. Savoir remettre en cause la structure de ses coûts, savoir se remettre en cause… des questionnements pas toujours évidents quand on est à 100 % dans son activité. Le conseil extérieur est la meilleure solution pour aider l’entrepreneur à prendre le recul nécessaire : « ne restez pas seuls ! », insiste Anne-Cécile Brigot-Abadie qui insiste sur l’importance de rompre l'isolement, de s’entourer d’experts comptables et experts financiers.
Renforcer les fonds propres
« Les solutions pour le renforcement des fonds propres ne proviennent pas forcément des ressources publiques » observe Stéphane Latouche, directeur régional Occitanie de la Banque de France, tout en informant que les banques réfléchissent à une solution de prêt participatif avec des taux de rémunération plus élevés… Sur l’ouverture du capital, François Bourgoin (KPMG) rappelle les contreparties de lisibilité et de rapports que doivent suivre les dirigeant. L'audience a fait part de ses inquiétudes sur la sortie du PGE. Les banques sont une prtie de la solution, a comenté Xavier Pasche.
La RSE en première ligne
Mais en cette période incertaine, la gestion de risque est forcément plus importante. Conséquence, annoncée par Stéphane Latouche : « La période de l’argent facile à des taux défiants toute concurrence est derrière nous. » Savoir travailler en partenariat avec son banquier et offrir une lisibilité optimale seront les conditions pour une bonne relation de travail avec son financeur. Autre critère décisif : l’intégration de la RSE dans la stratégie de l’entreprise. Pour illustrer l’importance de ce critère, Stéphane Latouche a rappelé que des critères RSE étaient intégrés dans la cotation des entreprises de la Banque de France : le modèle interne de l’entreprise est-il structuré selon des critères RSE ? le modèle clients-fournisseurs est-il vertueux ? les conditions de travail entrent-elles dans un cadre RSE ? De façon générale, Stéphane Latouche observe une reprise en France plus dynamique que chez les voisins européens : "même si le second trimestre est catastrophique, nous sommes confiants."