Bruno Blanc Fontenille et Pierre Emmanuel Langlois
La transformation numérique du groupe toulousain Yrcam spécialisé dans la gestion du poste client et du traitement des factures a débouché sur la création d’une start-up, Yrcash. Cette nouvelle fintech propose aux PME une solution dématérialisée sur internet volontairement simplifiée pour mieux gérer leur trésorerie, réduire le coût du traitement des factures clients, le risque d’impayés. De 15€ en moyenne, le coût de la facture est ramené à 5 à 6€.
En pratique, une fois la mise en place et le paramétrage terminés d’Yrcash, l’entreprise dépose en ligne ses factures. Le processus est ensuite automatisé jusqu’au paiement en ligne sécurisé par Payzen, la solution de paiement développée par le groupe toulousain Lyra Network, partenaire d’Yrcash, autorisant le paiement en ligne par carte bancaire ou Sepa qui s’ajoute au virement traditionnel. La solution fonctionne en mode SaaS avec un abonnement.
Limiter le risque d’impayés
A l’origine de l’idée, les deux dirigeants du groupe Yrcam, Pierre-Emmanuel Langlois, son président et Bruno Blanc Fontenille, le directeur général travaillent sur le concept depuis 2015. Comment profiter de la révolution digitale dans un métier où le groupe Yrcam est devenu un des leaders en France avec ses deux filiales, Igrec et Rafale, implantées sur Toulouse, Caraman et Montpellier ? Jusqu’à présent ses services n’avaient séduit majoritairement que des grands groupes ou des ETI, très fidèles depuis 25 ans comme Airbus Hélicopters, PWC, Lacoste, Canon, Apave...qui lui confient la gestion de leur poste client, les relances. Avec cette base de clientèle, Yrcam emploie aujourd’hui une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires de près de 5 millions d’euros, traitant plus de 5 millions de factures, encaissant 1 milliard d’euros pour ses clients dans le monde entier. Mais pour à la fois élargir le portefeuille client et attaquer la PME, une fintech innovante devenait indispensable. D’autant que le besoin est considérable. A peine 41% de entreprises françaises règlent leur facture à 45 jours fin de mois malgré la loi LME, suscitant des problèmes de trésorerie, principale source de disparition des sociétés. Avec Yrcash, l’entreprise pilote la gestion de ses factures présentées sur des tableaux exhaustifs, relance ses clients en priorisant ses actions en fonction du montant, de l’échéance, réduit les délais de recouvrement et le risque d’impayés, évitant de laisser traîner de la facturation, l’argent qui dort... Le rapprochement bancaire et comptable est automatisé avec un service d’archivage à valeur probante. Yrcash s’interface avec Chorus Pro, la solution de dématérialisation des factures de l’Etat et des collectivités.
1er client en Saône-et-Loire
La commercialisation d’Yrcash a démarré début janvier 2019. Premier client, un service de médecine du travail de Saône-et-Loire qui dématérialise et gère 10 000 factures. Les dirigeants du groupe Yrcam ont déjà auto-investi 1 million d’euros dans cette nouvelle aventure entrepreneuriale. Hébergée au Village by CA de Toulouse, la start-up mobilise 4 salariés (dont un développeur, un webmarketing, deux commerciaux), une quinzaine à terme. «Nous visons les 60 000 factures gérées en 2019, 350 000 fin 2020, le million en 2021 » mentionnent les deux dirigeants du groupe Yrcam. La Banque Populaire Occitane leur a accordé un prêt Innov & Plus.
A qui s’adresse Yrcash ?
Les PME qui ont un volume minimum de factures, une centaine environ est nécessaire, qui évoluent dans le monde du B t B prioritairement voire du B t C, qui travaillent avec Chorus Pro. La distribution en marque blanche par des partenaires type expert-comptable ou intermédiaires financiers est envisagée pour pénétrer le marché par nature très diffus de la PME sur